Les Bourses mondiales sous haute tension

Les Bourses, minées par les valeurs bancaires, ont terminé dans le rouge le 18 juillet, dans un climat d'inquiétude croissante au sujet de la crise de la dette, aussi bien en zone euro qu'aux États-Unis.

La zone euro, dont les dirigeants se retrouvent demain pour un sommet extraordinaire, doit impérativement boucler dans les jours à venir un nouveau plan de sauvetage de la Grèce afin d'éviter une contagion périlleuse de la crise de la dette.

À Paris, le CAC 40 a terminé en forte baisse de 2,04% à 3.650,71 points, son plus bas niveau de l'année, pendant que l'indice Footsie-100 de Londres et le Dax de Francfort lâchaient tous les deux 1,55%.

Parmi les places européennes, Milan a signé la plus forte baisse, en chutant de 3,06% après avoir perdu jusqu'à 3,09% en fin d'après-midi. "L'inquiétude générale domine avant la réunion de le 21 juillet (demain)", relève Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities, qui voit au sein du marché "beaucoup d'interrogations et de reproches en terme de réactivité, notamment vis-à-vis de l'Allemagne".

À l'instar des Bourses européennes, Wall Street a fini sur un net repli, même si elle a limité la casse en réduisant ses pertes dans les derniers échanges. Le Dow Jones a perdu 0,76% et le Nasdaq 0,89%.

Le camp démocrate du président Barack Obama et ses adversaires républicains n'étaient, en effet, toujours pas parvenus à un accord le 18 juillet pour relever le plafond de la dette et éviter un défaut de paiement des États-Unis le 2 août.

La nervosité des investisseurs était aussi palpable sur le marché de la dette, où les taux espagnols, italiens et grecs sur dix ans ont atteint de nouveaux records depuis la création de la zone euro.

Malgré leurs bons résultats aux tests de résistance publiés vendredi, les valeurs bancaires européennes, considérées comme risquées, ont tiré les indices vers le bas. À Milan et à Londres, les banques ont lâché entre 5 et 7%.

Les banques françaises et allemandes ont pâti de leur importante exposition à la dette grecque : Société Générale a perdu 5,48% et BNP Paribas 3,64%. À Francfort, Commerzbank a cédé 4,64% et Deutsche Bank 3,45%. En une semaine, elles ont perdu respectivement 20% et 10%.

"Tant que le sort de la Grèce n'est pas réglé, le marché va baisser et les banques seront les premières victimes", a commenté Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC.

Pour l'heure, de fortes divergences persistent au sein de l'Europe, en particulier entre l'Allemagne, qui veut voir les banques participer au plan d'aide à Athènes, et la Banque centrale européenne (BCE) qui exclut tout défaut de la Grèce.

Nerveux, les investisseurs se ruaient sur les placements réputés plus sûrs comme l'or. Conséquence : le métal précieux a atteint le 18 juillet un nouveau record historique en dépassant pour la première fois la barre des 1.600 dollars l'once.

AFP/VNA/CVN

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