La zone euro souffle un peu avec ses tests bancaires

La semaine de tous les dangers pour la zone euro s'est achevée sur une note un peu plus positive vendredi soir avec un examen de passage plutôt réussi pour son secteur bancaire et la convocation d'un sommet extraordinaire pour stopper la contagion de la crise de la dette.

Si la publication des tests de résistance des banques était prévue de longue date, la convocation officielle d'un sommet de la zone euro pour le 21 juillet est tombée à point nommé après des jours de tergiversations des dirigeants européens sur le meilleur moyen d'affronter la tourmente.

La réunion avait un temps été envisagée pour vendredi avant d'être reportée, rendant les marchés financiers, déjà sous pression à cause de l'Italie, encore plus fébriles.

Dans un communiqué, le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy a mis fin au suspense en annonçant une réunion des dirigeants des États de la zone euro jeudi 21 juillet à 12h00 à Bruxelles. "Notre ordre du jour sera la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble et le futur financement du programme (d'aide) grec", a-t-il précisé.

Cette annonce laisse entendre que des avancées ont été réalisées entre les partenaires de la zone euro, très divisés jusqu'ici sur la nouvelle aide à apporter à la Grèce afin de lui éviter la faillite, et particulièrement sur les moyens de faire payer les créanciers privés du pays, comme le souhaite ardemment l'Allemagne. "La difficulté n'est pas de trouver les montants", a assuré le ministre belge de Finances, Didier Reynders, "quel que soit le niveau des quelques dizaines de milliards d'euros qu'il faut apporter en garantie, il n'y a aucune difficulté pour les différents États de la zone euro". "Le problème qui reste, c'est le débat sur la participation du secteur privé", a-t-il ajouté, la conception générale du nouveau plan d'aide, qui devrait tourner comme le premier autour de 110 milliards d'euros, étant elle bouclée selon lui.

Les Européens s'entre-déchirent depuis des semaines sur cette question d'apparence technique mais qui revêt des aspects plus politiques. Concrètement, l'Allemagne souhaite que les banques créancières de la Grèce mettent la main au portefeuille, afin de ne pas se mettre à dos son opinion publique, lasse de payer pour ses voisins européens.

Avec toutefois le risque de placer de facto Athènes en défaut de paiement, perspective qui effraie la Banque centrale européenne (BCE), Paris ainsi que Madrid. "On a bien avancé" dans les discussions sur les points qui fâchent mais il reste du travail à faire, a indiqué une source proche des discussions. Berlin avait insisté jusqu'ici sur la nécessité de progresser très nettement sur ce point de discorde avant d'envisager une réunion au plus haut niveau.

L'annonce du sommet, après une semaine folle pour la zone euro qui a vu l'Italie et l'Union monétaire toute entière évoluer au bord de l'abîme, s'est accompagnée de la publication des résultats de tests de résistance du secteur bancaire très attendus dans le contexte de crise de la dette.

Seules huit banques européennes sur 91 passées au crible ont échoué, un chiffre un peu meilleur que ce qu'attendaient les marchés. Ces résultats vont "déjà détendre l'atmosphère car ils sont bien accueillis manifestement par les analystes", a affirmé M. Reynders.

La série de tests était très surveillée aussi après un premier examen décrié l'an passé, pour ne pas avoir mis le doigt sur les failles du système bancaire irlandais qui a sombré peu après.

AFP/VNA/CVN

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