Les grandes agences de notation financière commencent à revoir à la baisse les perspectives du secteur, qui dépend étroitement de la conjoncture mondiale. Moody's table par exemple sur une croissance du marché de l'automobile de 3,5% en 2011, contre 5,1% auparavant, et de 6,5% en 2012 contre 7,4%.
Confronté d'un côté à des marchés en difficulté comme l'Europe et les États-Unis, englués dans une crise de leurs dettes publiques, ou le Japon ébranlé par les catastrophes du 11 mars, le secteur profite en revanche du dynamisme persistant de la demande des pays émergents, Chine en tête.
Cependant "on arrive à des paliers depuis deux ou trois mois" en Chine, en Inde ou au Brésil, avertit Yann Lacroix, responsable d'études chez l'assureur-crédit Euler Hermes.
Les perspectives assombries pour 2012 seront au cœur des discussions des exposants, "même si les discours officiels devraient les passer sous silence", prédit Ferdinand Dudenhöffer du Centre de recherche automobile de Duisbourg-Essen (Nord- Ouest). "Les nuages s'accumulent à l'horizon mais pour l'instant de nombreux constructeurs inscrivent l'une des meilleures années de leur histoire, notamment les Allemands", tempère Stefan Bratzel, professeur du Centre de l'automobile de Bergisch Gladbach (Nord-Ouest).
Volkswagen, Daimler et BMW ont en effet démarré 2011 sur les chapeaux de roues, profitant de leur très bon positionnement sur le marché chinois, et ils auront à cœur d'être au centre de "leur" salon.
Plus de 1.000 exposants de 32 pays sont inscrits, soit une hausse de plus de 25% par rapport à la précédente édition en 2009, marquée par la crise économique. L'IAA a lieu une fois tous les deux ans à Francfort.
Sa superficie atteindra 235.000 mètres carrés, soit 20% de plus qu'en 2009 et légèrement plus que le record atteint en 2007. Environ 800.000 visiteurs sont attendus, une prévision prudente puisque ce chiffre avait été dépassé il y a deux ans.
AFP/VNA/CVN