Le G7 promet une réponse forte à la crise

Les pays riches du G7, réunis le 9 septembre à Marseille ont promis d'apporter une réponse "forte" et "coordonnée" à la crise mais sans préciser leur stratégie, sur fond de nouvelle dégringolade des marches financiers.

Au moment même où les pays les plus industrialisés débattaient dans cette ville du Sud de la France, Wall Street enregistrait sa plus forte chute en trois semaines, dans le sillage des bourses européennes, toutes rongées par les inquiétudes sur la reprise et la crise de la dette. "Il y a désormais des signes clairs de ralentissement de la croissance mondiale", a reconnu le G7 dans une déclaration à l'issue de la réunion de ses grands argentiers. Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales n'avaient pas prévu de diffuser un communiqué commun, mais ils ont finalement publié des "Termes de référence agréés". "Nous sommes décidés à apporter une réponse internationale forte et coordonnée pour relever ces défis", affirme encore le G7 dans ce texte, sans toutefois révéler comment il compte s'y prendre.

Les pays riches ont toutefois promis de "travailler" avec leurs collègues du G20, au sein duquel se retrouvent aussi les puissances émergentes, "au rééquilibrage de la demande et au renforcement de la croissance mondiale".

Les grandes puissances sont sous pression pour agir "avec audace", selon l'expression de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, afin d'éviter une rechute de la croissance après la grande récession de 2008-2009. Mais elles ont jusqu'à présent rechigné, chacune affichant ses priorités.

D'autant que la double crise, économique et de la dette, appelle des réponses difficilement conciliables : soutien coûteux à l'activité d'une part, réduction du déficit de l'autre.

Sur ce chapitre, les Européens ont réitéré le 9 septembre leur engagement à assainir leurs finances publiques, insistant sur leur absence de marges de manoeuvre pour une relance. Les pays du G7 doivent prendre des mesures "coordonnées" pour soutenir la reprise, mais les Européens doivent en priorité continuer à réduire leur déficit, a confirmé à Marseille le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

Au lendemain de l'annonce du plan pour l'emploi de 447 milliards de dollars par le président Barack Obama, les États-Unis sont de leur côté venus en France avec le sentiment du devoir accompli, renvoyant la balle aux Européens. "Combattre la crise avec un endettement encore plus prononcé, cela serait exactement le mauvais chemin à prendre", a rétorqué le 9 septembre le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, "cela aggraverait les problèmes au lieu de les résoudre". "Les responsables européens comprennent parfaitement la gravité de la situation", s'est portant félicité dans la soirée le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, ajoutant que le G7 était déterminé à les aider à résoudre la crise de la dette.

Condamnant la volatilité "excessive et les mouvements désordonnés" des monnaies, le G7 a également promis une consultation "étroite s'agissant de possibles actions sur les marchés des changes" et une coopération "de façon appropriée". M. Geithner avait exclu plus tôt dans la journée une action concertée des banques centrales sur le marché des changes.

AFP/VNA/CVN

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