Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a publié un communiqué pour assurer que les établissements français étaient suffisamment armés pour faire face à tous les scénarios sur la Grèce, dont un défaut de paiement n'est plus exclu par certains responsables européens.
"Quel que soit le scénario grec et donc quelles que soient les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d'y faire face", a-t-il déclaré. "Les banques françaises n'ont ni souci de liquidité, ni problème de solvabilité", a-t-il martelé.
Les valeurs bancaires dégringolaient de nouveau le 12 septembre à la Bourse de Paris. Les trois principales banques françaises, BNP Paribas, Crédit Agricole, et Société générale, perdaient autour de 10%.
Face aux inquiétudes suscitées par les banques françaises, le gouvernement s'est lui aussi montré rassurant, en écartant le 12 septembre l'hypothèse de leur nationalisation partielle. "Ça me paraît totalement prématuré et à côté du sujet aujourd'hui d'évoquer cette hypothèse", a déclaré le ministre de l'Industrie, Eric Besson, qui était interrogé sur la faisabilité d'une telle option par la radio RMC et la télévision BFMTV.
Le ministre a affirmé sa confiance dans la solidité des banques françaises, soulignant qu'elles ont "très bien passé" les tests de résistance européens cet été. "Quel que soit le scénario grec et les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d'y faire face", a déclaré le ministre des Finances, François Baroin, reprenant les propos du gouverneur de la Banque de France.
La Société générale, de son côté, a présenté le 12 septembre un nouveau plan d'économies et annoncé une accélération de son programme de cessions d'actifs. La banque a ainsi annoncé une "réduction significative d'effectifs" qui est "en cours dans certains pays". Elle dit aussi prévoir une "forte accélération des cessions d'actifs gérés en extinction", soit le portefeuille de titres, américains pour l'essentiel, rendus indésirables par la crise financière et l'explosion du marché "subprime" aux États-Unis. La Société générale précise que ce portefeuille a été réduit de huit milliards d'euros depuis le début de l'année.
Autre sujet d'inquiétude des marchés : l'exposition à la dette d'État des pays de la zone euro en difficulté. Société générale a assuré que ce n'était "clairement pas un sujet" pour elle. Au 9 septembre, son exposition sur les cinq pays jugés les plus fragiles de la zone euro (Grèce, Irlande, Espagne, Portugal et Italie) ne dépassait pas 4,3 milliards d'euros, ce qui représente un poids relatif moindre que pour ses grands concurrents.
AFP/VNA/CVN