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Le site cham de My Son se situe dans une vallée étroite d’environ 2 km de diamètre, au village de My Son, commune de Duy Phu, district de Duy Xuyên, province de Quang Nam. |
Photo : Thanh Tùng/VNA/CVN |
Depuis plus de deux semaines, la docteure en archéologie Patrizia Zolese, directrice de la Fondation C.M. Lerici (Italie), est présente chaque matin dès l'aube sur le groupe de tours L. Ce site, situé au cœur du patrimoine mondial de My Son (commune de Duy Phu, district de Duy Xuyên, province centrale de Quang Nam), est le théâtre de fouilles scientifiques qu'elle supervise personnellement.
Aux côtés de spécialistes italiens, vietnamiens et d'ouvriers qualifiés, elle dirige avec rigueur le dégagement méthodique des vestiges effondrés du groupe de tours L.
Selon la Docteure Patrizia Zolese, l'objectif principal de ces fouilles est de collecter des preuves archéologiques tangibles qui serviront de fondement scientifique à une future campagne de restauration. Les premières analyses indiquent que le groupe de tours L se distingue par une architecture et une structure sensiblement différentes, non seulement des autres groupes du sanctuaire de My Son, mais aussi des temples Cham traditionnels.
Les fouilles initiales suggèrent que le groupe de tours L servaient de lieu de repos et de préparation rituelle pour les rois et les dignitaires de la religion brahmanique. Les fondations et les murs récemment mis au jour confirment cette singularité architecturale. En particulier, la tour L1 semble avoir été construite au début du XVe siècle avec une structure à deux toits - un style considéré jusqu’à présent comme unique.
Non loin de là, les groupes de tours E et F, qui comprennent au total 11 tours (8 pour le groupe E et 3 pour le groupe F), font également l’objet d’un programme de restauration d’urgence, mené conjointement par des experts vietnamiens et indiens.
Danve D.S., ingénieur en archéologie de l’Agence indienne pour la recherche archéologique (ASI) et chef de projet pour la restauration des groupes de tours E et F, a indiqué que les travaux de 2025 se concentreront principalement sur les tours F1, F2 et F3. Les premières observations révèlent une combinaison structurelle originale mêlant briques, bois et tuiles.
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Les tours sont érigées selon une technique traditionnelle Cham : des briques empilées sans mortier apparent. |
Photo : Nhât Anh/VNA/CVN |
Les tours sont érigées selon une technique traditionnelle Cham : des briques empilées sans mortier apparent. Cette méthode est scrupuleusement appliquée lors des travaux de restauration afin de préserver l'intégrité originelle des monuments.
Selon Nguyên Công Khiêt, directeur du Comité de gestion du patrimoine mondial de My Son, en parallèle des restaurations des groupes de tours E et F, le ministère vietnamien de la Culture, des Sports et du Tourisme a récemment autorisé une fouille archéologique de 150 m² sur le groupe de tours L. Cette opération est menée en collaboration avec l'Institut de conservation des monuments, l'Institut d'archéologie du Vietnam et la Fondation italienne C.M. Lerici.
Ces nouvelles découvertes ne se contentent pas de confirmer la valeur universelle exceptionnelle du sanctuaire de My Son ; elles ouvrent également la voie à des recherches inédites, susceptibles d'éclairer les mystères millénaires enfouis au cœur des anciennes tours Cham.
VNA/CVN