Pallier au manque de professionnels

Le Vietnam a besoin de plus d’éducateurs spécialisés. En 2007, l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville a donc créé une filière pour en former. Chaque année, 200 étudiants suivent ce cursus.

Des éducateurs spécialisés remettent des cadeaux aux enfants handicapés du Village Hoà Binh (Hô Chi Minh-Ville).

D’ici 2020, le Vietnam aura besoin de 60.000 éducateurs spécialisés. Tels sont les chiffres avancés par les responsables du projet 32, qui vise à soutenir et à développer ce métier. Ce programme, approuvé par le Premier ministre Nguyên Tân Dung en 2010, se poursuivra jusqu’en 2020. Il est doté d’un budget total de 2.300 milliards de dôngs.

Pour pallier le manque de professionnels dans ce domaine, l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville a créé, en 2007, un Département pour la formation des éducateurs spécialisés. Une profession dont le but est de venir en aide aux enfants handicapés, aux orphelins et aux sans domicile fixe (SDF). Chaque année, 200 étudiants suivent ce cursus. L’établissement développe constamment cette filière. Toutefois, elle fait face à des problèmes financiers et requiert des aides extérieures.

Un métier méconnu

«Petit, j’étais touché par les enfants et les personnes âgées SDF. J’ai choisi de devenir éducateur spécialisé pour pouvoir aider les personnes défavorisées, partage Tiêu Châu, élève à l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville. Pourtant, peu de monde reconnaît cette profession à sa juste valeur. J’aimerais que cela change». Plusieurs étudiants dénoncent aussi la méconnaissance qui entoure leur futur métier. «La plupart des gens pensent que les éducateurs spécialisés sont volontaires. Or, pour être un bon éducateur, une formation poussée est nécessaire», détaille Pham Xuân Thuyên.

Stages pratiques pour les étudiants

Outre les enseignements dispensés aux étudiants, l’université met aussi sur pied des cours destinés aux
cadres des organisations sociales de diverses localités. «Ils permettent de lever le voile sur cette fonction», explique Nguyên Thuy Diêm Huong, chef adjointe du département. Cette profession est très importante. Sa reconnaissance va permettre de mieux soutenir les personnes dans le besoin. Cela contribuera à assurer la protection sociale et le développement socio-économique du pays. Du côté des enseignants de l’école, plusieurs se plaignent du manque de support de cours, sans lesquels ils ne peuvent dispenser une formation de qualité. Ils se basent souvent sur des manuels étrangers, qu’ils doivent traduire en vietnamien.

Le Vietnam aura besoin de 60.000 éducateurs spécialisés d’ici 2020.
Photo : HNUE/CVN

Les jeunes vietnamiens peuvent aussi se former au métier d’éducateur spécialisé à l’Université du travail social de Hanoi. Ouverte en 2005, cette filière est l’une des premières à avoir été proposée au Vietnam. L’établissement s’occupe également de la formation et du perfectionnement des enseignants, en coopération avec l’Université Dông A et certaines autres universités du Centre du Vietnam. «Outre nos partenaires vietnamiens, plusieurs institutions étrangères à la recherche de personnel nous ont contactés», explique la Dr. Bùi Thi Xuân Mai, chef du Département de la formation d’éducateurs spécialisés de l’Université du travail social de Hanoi. Et de relever que le cursus proposé par son école a de plus en plus de succès. Durant leur formation, les étudiants ont l’occasion de faire un stage de deux mois sur le terrain. En outre, le département coopère avec des ONG et divers établissements pour offrir à ses étudiants des expériences pratiques.

Xuân Mai estime que, par rapport aux autres métiers, le salaire des éducateurs spécialisés est bas. Le métier n’est pas encore très répandu au Vietnam et ne bénéficie donc pas de politiques d’aide. «Après avoir achevé leur formation, les étudiants ont des débouchés professionnels dans les organismes étatiques ou privés, partage Xuân Mai. Ils peuvent aussi créer leur propre entreprise. Les jeunes professionnels trouvent facilement du travail».

Plusieurs organismes singapouriens ont d’ailleurs contacté l’université de la capitale dans le but d’engager du personnel pour leurs hôpitaux, où sont traités un grand nombre de patients vietnamiens. Les étudiants ont cependant des lacunes en anglais. Leurs compétences linguistiques devront donc être renforcées au cours de leurs études. Au Vietnam, la plupart des éducateurs spécialisés ne suivent pas de formations en bonne et due forme. Ils sont essentiellement employés par des organisations collectives comme l’organisation de la jeunesse, les associations de femmes ou de personnes âgées, et apprennent sur le tas. Actuellement, le pays compte 500 centres de protection sociale et 32.000 éducateurs spécialisés essentiellement amateurs.


Huong Linh/CVN

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