Quelque 10.000 personnes, selon les estimations de la police, se sont rassemblées dans un quartier commerçant de la capitale thaïlandaise, lieu de ralliement des chemises rouges il y a six mois. Les manifestants, vêtus de rouge et agitant des banderoles, ont allumé des bougies pour commémorer les personnes mortes pendant la crise du printemps.
Avant ce rassemblement, le chef de l'armée, le général Prayut Chan-O-Cha, avait prévenu les manifestants que les lois sur l'état d'urgence étaient toujours en vigueur et qu'elles prohibaient les vêtements et les photographies susceptibles de "troubler l'ordre social".
"Quiconque violant la loi risque deux ans de prison, ou une amende de 40.000 bahts (1.300 dollars américains), ou les deux", a rappelé le chef de l'armée.
Bangkok et trois provinces voisines sont encore sous l'état d'urgence, imposé en avril par le gouvernement pendant les manifestations.
Les chemises rouges antigouvernementales avaient occupé les rues de la capitale pendant deux mois (14 mars-19 mai), leur nombre atteignant 100.000 au plus fort des manifestations. Les affrontements entre les soldats et les manifestants s'étaient soldés par 91 morts et au moins 1.900 blessés.
La journée de commémoration a démarré avec un mouvement de centaines de membres de l'opposition, qui ont noué des rubans noirs aux portes de la prison de Bangkok, Remand Prison.
Malgré l'état d'urgence, qui interdit les rassemblements de plus de cinq personnes, les chemises rouges ont organisé plusieurs manifestations, ces derniers mois, en souvenir des victimes et pour continuer de faire entendre leurs réclamations.
Depuis le mois de mai, plusieurs engins explosifs, de faible puissance pour la plupart, ont été retrouvés dans la capitale thaïlandaise et ses environs. Une explosion dans un appartement avait tué quatre personnes début octobre.
Le pouvoir thaïlandais affirme que les chemises rouges sont derrière ces attentats. L'opposition nie et estime que le pouvoir justifie ainsi le maintien de l'état d'urgence.
AFP/VNA/CVN