L'armée nigériane a libéré 19 otages, dont deux Français

L'armée nigériane a libéré le 17 novembre 19 otages nigérians et étrangers au cours d'une opération dans la principale région productrice de pétrole du Nigeria, ont annoncé deux sources des forces de sécurité.

Deux Français, deux Américains, deux Indonésiens, un Canadien, ainsi que des Nigérians, figurent parmi eux, selon ces sources. "Nous avons des informations confirmées selon lesquelles tous les 19 otages ont bien été libérés", a déclaré l'une de ces sources. "C'était une opération de l'Unité spéciale nigériane", qui regroupe des militaires et des policiers, a ajouté cette même source.

Une autre source des forces de sécurité a également assuré que les otages avaient été libérés.

Les 19 otages avaient tous été enlevés récemment dans la région pétrolifère du delta du Niger (Sud). Huit d'entre eux avaient été capturés lors d'une attaque cette semaine sur une installation d'ExxonMobil, sept autres la semaine dernière lors d'un raid sur un bateau et une plate-forme d'Afren et les quatre restants seraient des employés de Julius Berger, capturés dans un incident distinct, selon ces sources.

La ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, avait annoncé un peu plus tôt à Paris la libération des deux Français enlevés dans la nuit du 7 au 8 novembre sur une plate-forme pétrolière.

Le principal groupe armé du sud pétrolifère du Nigeria, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) avait revendiqué l'enlèvement de 14 de ces 19 otages.

Le 12 novembre, le Mend avait revendiqué l'enlèvement des sept étrangers. Il avait alors affirmé que les deux Français s'appellent Patrick Weber et Gilles Mignon, les deux Américains James Robertson et Jeffrey James, le Canadien Robert Croke et les deux Indonésiens Robert Tampubolon et Permana Nugraha.

Dans une déclaration mardi, le Mend a prévenu d'une "opération majeure" et affirmé qu'un de ses campements avait essuyé des tirs de l'armée le 15 novembre.

Les autorités nigérianes avaient alors confirmé qu'une opération était en cours pour capturer les preneurs d'otages, sans autres détails.

Le lieutenant-colonel Timothy Antigha avait assuré que l'opération se maintiendrait "jusqu'à ce que le niveau souhaité de sécurité et de paix soit obtenu dans le delta du Niger", et que la région soit "débarrassée des actions criminelles de ces soi-disant militants".

Le 17 novembre, un porte-parole des forces qui ont mené l'opération a refusé de donner des détails, se contentant d'indiquer qu'un point presse devait être organisé hier.

L'armée nigériane avait lancé le 13 novembre une mise en garde sévère aux gangs armés opérant dans la région pétrolifère du delta du Niger (Sud), déclarant qu'elle ne tolérerait plus leurs actes criminels, dont les enlèvements.

Les militaires avaient localisé et détruit des dizaines de camps de militants au cours des dernières semaines. Les troubles dans le delta du Niger, avant que le gouvernement n'offre l'an dernier une amnistie, avaient lourdement affecté la production pétrolière du Nigeria, l'un des premiers pays producteurs mondiaux.

Le Mend, qui affirme lutter depuis 2006 pour une meilleure répartition des revenus pétroliers, notamment dans la région du Delta, a mené des dizaines d'attaques dans cette région au cours des dernières années.

Le Mend se présente comme le champion de la cause ijaw, une ethnie de 14 millions de personnes. Ses effectifs et son mode de financement ne sont pas connus.

AFP/VNA/CVN

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