La vingtaine d'officiers mutins était toujours le 18 novembre dans une caserne à proximité de l'aéroport de la capitale, 24 heures après avoir affirmé "suspendre toutes les institutions" de la Grande île. "Nous sommes en réunion pour voir ce que nous allons décider", a déclaré le général Noël Rakotonandrasana, ancien ministre des Forces armées et général sans affectation, qui dirige le groupe.
La situation était parfaitement normale devant cette caserne du Régiment des forces d'intervention (RFI) : comme un jour ordinaire, une simple sentinelle était postée à l'entrée du bâtiment, devant une route passante sur laquelle piétons et voitures circulaient librement.
L'aéroport international d'Antananarivo, voisin de quelques centaines de mètres, fonctionnait normalement, alors qu'un colonel des mutins promettait la veille d'y interrompre le trafic aérien avant de "s'emparer de la présidence". La capitale Antananarivo vivait elle aussi à son rythme habituel, avec des magasins ouverts et des embouteillages sur les principales artères, sans présence militaire visible particulière.
Selon une source au sein des forces régulières malgaches, des négociations sont en cours avec les mutins, dont le nombre ne dépasse pas la vingtaine. "Si les négociations échouent, le régime entrera certainement dans une phase plus dure. Il n'y aura pas de +grand pardon+, des consignes ont été données", a mis en garde cette source.
De son côté, la France condamne la tentative de coup de force militaire à Madagascar et appelle les autorités malgaches à résoudre la mutinerie en cours "dans le respect des droits de l'homme", a déclaré le 18 novembre le ministère français des Affaires étrangères.
"Nous condamnons toute tentative de coup de force militaire, qui ne ferait qu'accroître la crise malgache. La tentative du 18 novembre qui a eu lieu alors que se déroulait le référendum, n'a pas suscité à notre connaissance de mouvement militaire", a relevé lors d'un point-presse la porte-parole adjointe du ministère, Christine Fages. "Les autorités malgaches déclarent contrôler la situation. Il leur appartient de résoudre au mieux cette mutinerie dans le respect des droits de l'homme", a-t-elle ajouté, alors qu'elle était interrogée pour savoir si la France soutenait un éventuel recours à la force pour mettre fin à la mutinerie.
AFP/VNA/CVN