La secrétaire d'État, Hillary Clinton, a loué le "sérieux" avec lequel le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu examinait la proposition. Comme le président Barack Obama, elle a qualifié le 15 novembre cet accueil initial de "très prometteur".
Son porte-parole, Philip Crowley, a ensuite martelé qu'un retour aux négociations serait l'indispensable "premier pas" vers une solution au conflit. "Quand nous aurons des négociations, nous pourrons accomplir des progrès", a-t-il plaidé : une reprise du dialogue "augmenterait pour chacun l'intérêt de rester à la table, de rester dans le dialogue, de travailler à résoudre les questions difficiles et d'aboutir à un accord".
La relance du dialogue israélo-palestinien a été une priorité américaine dès l'entrée en fonctions du président Obama. L'objectif a finalement été atteint le 2 septembre à Washington. Mais le processus, fruit de vingt mois d'efforts, s'est enrayé en moins de trois semaines, à la suite du refus d'Israël de prolonger le gel des constructions juives en Cisjordanie.
Les États-Unis viennent de reprendre l'initiative, en offrant à Israël une généreuse enveloppe de mesures de soutien politique et militaire, en échange d'un nouveau moratoire de 90 jours en Cisjordanie, selon les médias israéliens.
Washington espère que pendant les trois mois de gel, les deux parties parviendront notamment à s'entendre sur le tracé des frontières entre un futur État palestinien et Israël, ce qui permettrait de régler le problème de la colonisation, les Israéliens continuant de construire uniquement chez eux.
Une courte majorité paraît exister au sein du cabinet de sécurité israélien pour accepter l'offre : sept ministres l'approuvent, six y sont hostiles, et deux du parti religieux orthodoxe Shass prévoient de s'abstenir. Aucune date n'a été fixée pour un vote.
Les Palestiniens, eux, maintiennent qu'Israël ne doit pas limiter un éventuel moratoire à la Cisjordanie, mais geler complètement la colonisation, c'est-à-dire également dans le secteur à majorité arabe de Jérusalem.
Amjad Atallah, ancien conseiller juridique de l'Autorité palestinienne, est sceptique. "Admettons que les États-Unis forcent les Palestiniens à reprendre la négociation", commente-t-il : "Que se passera-t-il à la fin des trois mois, quand les Israéliens et les Palestiniens n'auront pas trouvé d'accord?".
M. Atallah, désormais codirecteur du secteur Proche-Orient au cercle de réflexion New America Foundation, redoute aussi que chaque nouvel échec s'avère "plus délicat politiquement et dangereux, à la fois pour les Palestiniens et pour les Israéliens".
AFP/VNA/CVN