Maman, où es-tu ?

Né en 1969 d’une mère vietnamienne et d’un GI américain, adopté par un couple franco-suisse, Rémy Gastambide, artiste et remarquable musicien, a enfin rencontré il y a quelques années son père biologique après trente-cinq ans de recherches grâce à un test ADN. Pour sa mère biologique, en revanche, c’est plus compliqué. Relançons les recherches.

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Photo de la maman de Rémy.  Photo : NVCC/CVN

Rémy a compris assez jeune que ses origines étaient vietnamiennes. Pourtant, ses parents adoptifs n’ont jamais voulu lui en parler, sans doute par peur qu'il ne les abandonne. À l'âge de 11 ans, il avait découvert un numéro du magazine Photo consacré à la guerre au Vietnam menée par les Américains. Cela lui a permis de comprendre davantage sur ce conflit et a alimenté sa quête obsessionnelle de ses racines. C’est en 1991 qu’il est retourné pour la première fois au Vietnam. Il avait en main le nom de l’orphelinat où sa mère biologique l’avait laissé. Malheureusement, il n’y retrouva ni les archives ni sa chère maman.

Un soldat américain

Rémy, bébé à l'orphelinat.

Concernant son père, Rémy a très vite appris qu’il avait servi au Vietnam. En 2019, deux amis amérasiens, eux aussi adoptés au Vietnam, lui ont parlé des tests ADN. Il n’y croyait plus, mais il n’avait rien à perdre. Les résultats lui ont alors révélé plusieurs parentèles au premier degré dans le Mississippi (États-Unis). Dès lors, il a pu contacter des cousines et des tantes via Internet. Une généalogiste l’a également conseillé. De fil en aiguille, il a pu retrouver son père, Stuart Foster, ainsi que trois demi-sœurs et un demi-frère. Une vaste famille puisqu’elle est composée de 400 personnes ! Lors du premier appel de Rémy, son père a été froid et méfiant, craignant que Rémy ne soit un arnaqueur. Pourtant, il lui a demandé des nouvelles de sa mère, pensant qu’il en avait. Rémy lui a alors raconté son adoption pour qu’il comprenne mieux la situation.

Une rencontre difficile

Rémy a persévéré plus tard avec d’autres appels et en lui envoyant une lettre dans laquelle il ne lui demandait rien de particulier, juste à le rencontrer.

Rencontre entre Rémy et son père biologique dans le Mississipi. 
Photo : NVCC/CVN

La rencontre eut lieu en 2020 lors de la fête nationale des États-Unis, le 4 juillet. L’accueil familial fut extraordinaire, à l’exception de son père qui ne voulait pas le voir. Mais les nouvelles sœurs de Rémy arrivèrent à le convaincre. La rencontre fut éprouvante pour Rémy. Il était terrifié à l’idée d’être encore rejeté. Rémy arriva à lui poser quelques questions et au fur et à mesure, son père lui ouvrit son cœur. Finalement, il se révéla un homme très gentil . Rémy se souvient que quelques jours plus tard, son père le présenta comme son propre fils pendant une messe dominicale. Ce dernier n’apporta, par contre, peu d’informations sur la mère de Rémy, avouant même ne plus se souvenir de son prénom.

Photo de l'orphelinat Thông Thiên Hoc à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : NVCC/CVN

Stuart Foster était stationné à Pleiku en 1968 et n’a rencontré la mère de Rémy que deux fois pendant un séjour à Saigon, future Hô Chi Minh-Ville. Six mois plus tard, de retour dans cette ville, il ne la retrouva pas. Il ne garda d’elle qu’une photo et beaucoup de regrets. C’est avec celle-ci que Rémy garde un faible espoir de retrouver sa maman biologique. Elle est publiée ici dans ces pages et Rémy espère toujours que quelqu’un la reconnaîtra au Vietnam, aux États-Unis, en France ou dans un autre pays. Cela reste son plus grand et beau souhait et il ne baisse pas les bras.

Pour lui, enfant déraciné, ce serait comme un pied de nez au destin. Il se croyait presque seul au monde et il a désormais une grande famille du côté de son père, mais il attend toujours de pouvoir serrer dans ses bras sa chère maman. Aidons-le dans cette recherche difficile mais capitale pour Rémy.

Hervé Fayet/CVN

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