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Le président français Emmanuel Macron (2e à droite) préside une réunion à Paris, le 17 mai. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Cette visite surprise a été annoncée mardi 21 mai, au moment où se multiplient les demandes de report de la réforme du corps électoral qui a provoqué plus d'une semaine d'émeutes dans le territoire colonisé par la France au XIXe siècle.
Emmanuel Macron doit arriver jeudi matin 23 mai (heure locale) dans le territoire pour y installer une "mission", a précisé la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, sans en détailler la composition ni les objectifs.
Peu de temps après cette annonce, la Nouvelle-Calédonie a été visée par une cyberattaque "d'une force inédite" visant à "saturer le réseau calédonien", a indiqué Christopher Gygès, membre du gouvernement collégial calédonien.
L'attaque, consistant en l'envoi simultané de "millions d'emails", a été stoppée "avant qu'il y ait des dégâts importants", a-t-il dit.
Dans l'agglomération de la capitale, Nouméa, la nuit de mardi à mercredi "a été plus calme que la précédente malgré deux incendies", a indiqué dans un communiqué le Haut-Commissariat de la République.
Le représentant de l'État dans l'archipel, Louis Le Franc, avait annoncé l'envoi d'effectifs supplémentaires pour juguler les violences qui secouent l'archipel, en réaction à une réforme constitutionnelle décriée par les indépendantistes.
Ses services ont annoncé sur le réseau social X l'interpellation de 22 personnes mardi et l'installation de renforts permanents dans trois quartiers de l'agglomération de Nouméa.
Dans un quartier aisé de la "capitale" calédonienne épargné par les émeutes, Jean, 57 ans, se relaie depuis une semaine avec ses voisins sur une barricade pour empêcher d'éventuelles intrusions.
La venue du président est "une bonne nouvelle", estime-t-il, espérant "qu'une porte de sortie va être trouvée".
Sur un barrage de Dumbéa, un fief indépendantiste à l'ouest de Nouméa, Mike, 52 ans, souhaite lui aussi que "Macron arrive pour voir ce qui se passe". Mais "nous, on reste sur l'opposition: c'est non au dégel".
"Trop tôt pour un bilan"
Neuf jours après le début des violences, la situation reste précaire et des quartiers entiers demeurent quasiment inaccessibles et en proie aux émeutiers.
Une route bloquée à Nouméa. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Mercredi matin, des incendies étaient visibles en plusieurs secteurs de l'agglomération de Nouméa, 170.000 habitants, a constaté une journaliste de l'AFP.
Il est "beaucoup trop tôt" pour faire un bilan global des dégâts, a indiqué à l'AFP l'administration de la ville de Nouméa. Selon elle, deux écoles et 300 véhicules d'un concessionnaire sont notamment partis en fumée dans la nuit.
Depuis le début des violences, le 13 mai, six personnes ont été tuées parmi lesquelles deux gendarmes mobiles, et selon le ministère de l'Intérieur 84 représentants des forces de l'ordre blessés. Les forces de l'ordre ont procédé à 276 interpellations, dont 248 ont conduit à des gardes à vue, a précisé mardi le ministre, Gérald Darmanin.
Alors que le spectre d'une pénurie de nourriture et de médicament plane sur l'agglomération de Nouméa, M. Le Franc a assuré que 21 grandes surfaces avaient rouvert "et sont progressivement réapprovisionnées".
Les mesures exceptionnelles de l'état d'urgence sont toujours en vigueur, à savoir le couvre-feu nocturne, l'interdiction des rassemblements, du transport d'armes et de la vente d'alcool et l'interdiction de l'application TikTok.
Saisi par des défenseurs des libertés, le Conseil d'État (plus haute autorité administrative française) a accordé mardi 24 heures supplémentaires au gouvernement pour motiver le blocage du réseau social et apporter des preuves du rôle que lui attribuent les autorités dans les émeutes.
Signe de la difficulté à reprendre en main la situation sécuritaire, l'aéroport international de l'archipel français a annoncé qu'il resterait fermé aux vols commerciaux jusqu'à samedi matin.
Une centaine de touristes ont été évacués, a indiqué le Haut-Commissaire mercredi. L'Australie et la Nouvelle-Zélande notamment ont affrété des vols pour rapatrier leurs centaines de ressortissants bloqués dans l'archipel français.
AFP/VNA/CVN