"Il n'y a pas de pénurie en ce moment sur le marché, mais s'il y a avait une diminution de l'offre, en raison de perturbations dans des pays producteurs, les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (l'OPEP), comme l'Arabie saoudite, accroîtront leur production", a assuré le ministre lors d'une conférence de presse à Ryad. "Il y a des inquiétudes et de la peur sur le marché, mais pas de pénurie (...). L'Arabie saoudite a toujours répondu dans le passé aux situations de pénuries, et nous le referons (si nécessaire), je le répète haut et fort pour que tout le monde dorme cette nuit sur ses deux oreilles", a insisté M. al-Nouaimi.
Il a mis en avant les importantes capacités de production du pays, susceptible de fournir plus de quatre millions de baril par jour supplémentaire.
Les violences en Libye, où le mouvement de révolte fait l'objet d'une sévère répression, commencent à affecter la production du pays et font bondir les prix du brut.
Les ministres du Pétrole du Koweït et des Émirats arabes unis avaient auparavant souligné qu'ils jugeaient le marché mondial "très bien approvisionné". "Nous sommes dans une situation très différente de 2008. L'offre et la demande sont à pied d'égalité, les capacités de productions excédentaires sont importantes, et la volatilité que nous voyons résulte de troubles temporaires", a expliqué le ministre saoudien.
La volatilité actuelle des cours ne traduit pas un déséquilibre de l'offre et de la demande, et elle s'estompera "à court terme", a-t-il affirmé. "Les stocks des pays consommateurs restent dans l'ensemble extrêmement importants", a abondé lors de la même conférence de presse Nobuo Tanaka, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Néanmoins, les perspectives robus-tes de la consommation énergétique mondiale devraient soutenir sur le moyen et le long terme le marché du pétrole, "une tendance particulièrement perceptible dans les grands pays en développement, notamment en Chine", a averti M. Tanaka. "La demande sera toujours présente, et c'est bien pour cela que l'Arabie saoudite a fait des investissements substantiels en termes de capacités de production", a fait valoir Ali al-Nouaimi.
Il s'exprimait au terme d'une réunion extraordinaire du Forum international de l'énergie (IEF), qui rassemble régulièrement des minis- tres de l'OPEP, de l'AIE et des pays en développement.
Le 22 février, 87 pays, représentant 90% de la demande et de la production mondiales de gaz et de pétrole, ont signé à Ryad une charte commune, par laquelle ils s'engagent à renforcer leur coopération, afin de rendre les statistiques énergétiques plus transparentes et d'enrayer la volatilité des marchés.
AFP/VNA/CVN