L' "économie verte" pour reconcilier croissance écomomique et environnement

Faire évoluer l'économie mondiale vers une "économie verte" qui favoriserait croissance et emplois tout en préservant la planète est possible avec des investissements annuels représentant 2% du PIB mondial ciblés sur dix secteurs clé, indique un rapport onusien présenté le 21 février.

L' "économie verte" est un modèle qui permettrait de préserver les ressources naturelles et contenir les émissions de gaz à effet de serre tout en réduisant la pauvreté, selon ce rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), dont le conseil d'administration se déroule cette semaine à Nairobi en présence d'une centaine de ministres de l'environnement.

Le rapport relègue au rang de "mythe" l'idée selon laquelle un compromis serait à trouver entre croissance économique et préservation de la planète. "Avec 2,5 milliards de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour et plus de deux milliards de personnes qui s'ajouteront à la population mondiale d'ici 2050, nous devons continuer à faire croître nos économies", souligne Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE. "Mais ce développement ne peut se faire au détriment des systèmes garantissant la vie sur terre, dans les océans ou dans notre atmosphère et qui soutiennent nos économies", ajoute-t-il.

Le rapport compare, sur la période 2011-2050, un scénario basé sur le modèle économique actuel à un scénario "vert" où environ 2% du PIB mondial, soit 1.300 milliards de dollars américains, seraient investis chaque année dans dix secteurs clé.

D'après cette simulation, l' "économie verte" générerait à court terme une croissance économique inférieure au modèle actuel ("business as usual") mais serait plus performante dès 2020, sur le plan économique comme social et environ- nemental.

Le scénario "vert" garantirait immédiatement davantage d'emplois dans plusieurs secteurs (agriculture, bâtiment, transport) même si, dans d'autres comme la pêche, la transition se traduirait par une baisse le temps de reconstituer les stocks naturels. Mais ce scénario offre surtout une réponse aux diverses "crises" nées d'une économie basée sur les énergies fossiles et l'usage non maîtrisé des ressources naturelles : changement climatique, érosion de la biodiversité, approvisionnement en nourriture et problèmes croissants d'accès à l'eau douce. "Bien que les causes de ces crises diffèrent, elles ont fondamentalement une caractéristique commune : la mauvaise répartition du capital", estime Pavan Sukhdev, économiste de la Deutsche Bank qui a conduit les travaux du PNUE.

Le rapport évoque notamment les subventions contre-productives versées aux secteurs de la pêche (27 milliards de dollars par an) ou des carburants fossiles (650 milliards de dollars par an). "Les gouvernements ont un rôle central" à jouer pour orienter l'argent du secteur privé vers des investissements "verts" à travers des politiques et des mécanismes financiers incitatifs, estime M. Sukhdev.

Environ la moitié de ces investissements pourrait être dirigée vers l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Le reste serait consacré à la gestion des déchets, aux transports publics, ainsi qu'aux secteurs liés au capital naturel, comme l'agriculture, l'industrie de la pêche, la forêt et la gestion de l'eau.

Ce rapport est présenté comme une contribution pour le sommet de Rio+20 qui dressera en 2012 un bilan de la planète vingt ans après le sommet de Rio.

AFP/VNA/CVN

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