Syrie : les fragiles discussions de Genève se mettent en place

L'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura, poursuit le 2 février sa délicate mission d'intermédiaire entre les ennemis syriens, en espérant des progrès humanitaires concrets sur le terrain pour consolider le processus de négociations, officiellement lancé.

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Une réunion sur la Syrie, le 1er février à Genève.
Photo : AFP/VNA/CVN

Gouvernement le 29 janvier, opposition le 1er février : le diplomate onusien a gagné une première manche en amenant les délégations des deux belligérants à venir discuter avec lui dans le cadre solennel du Palais des nations de Genève. Il les recevra à nouveau l'un après l'autre le 2 février, en commençant par la délégation de Damas.

Toutefois, le processus, qui vise à engager les deux parties dans des discussions en vue d'une solution politique en Syrie, reste extrêmement fragile et soumis à l'annonce de gestes concrets. Après avoir rencontré le 1er février M. de Mistura pendant deux heures, la délégation de l'opposition syrienne a dit avoir reçu de l'ONU des "messages très positifs", mais a réitéré ses exigences de mesures humanitaires.

Quelques heures après la fin de la rencontre, l'ONU annonçait que Damas avait donné son accord de principe à l'envoi de convois humanitaires dans la ville assiégée de Madaya, près de Damas, où 46 personnes sont mortes de faim depuis décembre, et dans deux autres villes, Kafraya et Foua, qui sont elles assiégées par les opposants.

Le Haut Comité des négociations (HCN), qui regroupe des politiques et des représentants des groupes armés en Syrie, réclame depuis des jours des améliorations tangibles sur le terrain, alors que la situation des civils en Syrie, bombardés, affamés, est chaque jour plus catastrophique.

M. de Mistura est allé dans leur sens. "Nous devons vraiment voir quelque chose de concret, en dehors d'une longue et douloureuse négociation", a-t-il insisté.

Si l'arrêt à court terme des bombardements semble irréalisable, travailler en vue de la libération de civils, femmes et enfants, "serait un premier signal que quelque chose de différent est en train de se produire", a estimé M. de Mistura.

L'opposition a commencé à dresser des listes de noms de détenus, ont indiqué plusieurs de ses membres au cours des jours précédents.

Six mois de discussions prévus

L'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura (2e à gauche), le 1er février à Genève.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous écoutons avec attention les préoccupations du HCN, et nous allons écouter les préoccupations du gouvernement", a fait valoir M. de Mistura, qui doit recevoir le gouvernement le 2 février dans la matinée.

La délégation de Damas, menée par l'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar al-Jaafari, a déjà accusé la partie adverse de ne pas être "sérieuse" et de comprendre des "terroristes" en son sein.

Dans son collimateur, Mohammed Allouche, le négociateur en chef de l'opposition, arrivé le 1er février à Genève.

Les discussions intersyriennes, dont le cadre a été fixé par une résolution de l'ONU en décembre, visent à mettre en place une autorité de transition avant l'organisation d'élections à la mi-2017.

L'émissaire de l'ONU, qui prévoit des discussions "difficiles et compliquées", veut instaurer un dialogue indirect entre les deux camps, avec des émissaires chargés de faire la navette, et a déjà annoncé que les discussions étaient prévues pour durer six mois.

Pour pousser le processus, un grand nombre de diplomates des principaux pays impliqués directement ou indirectement en Syrie sont présents à Genève. La communauté internationale cherche une issue négociée à la guerre en Syrie qui, depuis mars 2011, a fait plus de 260.000 morts et poussé des millions de personnes à quitter leur foyer.

Une conférence des donateurs est prévue le 4 février à Londres pour lever des fonds en faveur des 13,5 millions de personnes en situation de vulnérabilité en Syrie et aux 4,2 millions de réfugiés. L'an dernier, l'ONU et ses agences avaient réclamé 8,4 milliards de dollars pour les Syriens mais n'en avait reçu que 3,3 milliards.


AFP/VNA/CVN

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