États-Unis
L'Amérique regarde l'Iowa, Clinton et Trump à l'épreuve du vote

Finis les sondages, place au vote : les habitants de l'Iowa ont commencé le 1er février à départager les candidats aux primaires présidentielles américaines, moment de vérité pour Donald Trump, roi des sondages.

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Les premiers votants républicains le 1er février à Keokuk, dans l'Iowa.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les électeurs des deux partis - démocrate et républicain - ont commencé à voter à 19h00 (01h00 GMT le 2 févier) dans les 1.681 bureaux répartis à travers ce petit agricole du Midwest qui lance la course vers l'élection présidentielle du 8 novembre.

Lors de ces "caucus" (réunions) au format singulier, les républicains votent à bulletin secret, les démocrates forment des groupes par candidat afin de répartir des délégués.

Pour la démocrate Hillary Clinton, battue ici il y a huit ans par Barack Obama, l'objectif est de résister au surprenant Bernie Sanders. Le sénateur du Vermont de 74 ans, clairement ancré à gauche, éreinte dans relâche l'ex-secrétaire d'État sur ses liens avec Wall Street.

Sur le campus de l'Université Drake, des centaines d'étudiants se pressaient dans l'un des bureaux de vote, dans une certaine cohue. Beaucoup faisaient la queue pour s'inscrire sur les listes électorales sur place - ce que la loi permet - et beaucoup portaient pancartes, autocollants et T-shirts aux couleurs de "Bernie".

"Même si le changement mettra du temps à arriver, il faut commencer maintenant" estimait Anna Shewmaker, 20 ans. Hillary Clinton "a beaucoup d'expérience. Elle peut accomplir énormément" soulignait de son côté Lindsay Fiegle, étudiante.

Donuts et cafés

Hillary Clinton s'exprime devant les étudiants de l'Abraham Lincoln High School à Des Moines, dans l'Iowa, le 31 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les primaires du New Hampshire suivront la semaine prochaine, puis les autres États jusqu'en juin. Les candidats des deux partis seront désignés en juillet.

Le taux de participation reste comme chaque fois l'inconnue de ce rendez-vous, avec une météo qui pourrait jouer les trouble-fête, des chutes de neige d'entre 5 et 25 cm étant annoncées dans la nuit du 1er au 2 février.

L'Iowa se bat depuis les années 1970 pour maintenir ce privilège, qui lui permet d'exercer une influence démesurée par rapport à sa population de trois millions d'habitants. La compétition, négligeable pour le nombre de délégués gagnés, sert de filtre, les caucus étant généralement suivis de quelques abandons.

L'affaire de la messagerie personnelle d'Hillary, par laquelle ont transité des informations classées secrètes a posteriori, la poursuit aussi, même si Bernie Sanders ne touche pas à cette controverse.

Ce scandale "n'est pas dans les esprits des milliers de gens que j'ai rencontrés ces dernières semaines", s'est défendue la candidate, interrogée le 1er février sur CNN.

Hillary Clinton a fait son dernier meeting le soir du 31 janvier. Le 1er février, elle a apporté donuts et cafés à ses bénévoles, nerf de la guerre de toute campagne de terrain. La candidate a affirmé que ses équipes avaient frappé à 186.000 portes en trois jours.

Pour Bernie Sanders, l'objectif affiché est de maximiser la participation. "Si on y arrive, on gagne", a-t-il résumé.

Son étiquette "socialiste démocrate" n'effraie pas les jeunes démocrates, qui l'ovationnent quand il promet une "révolution politique".

Même s'il terminait deuxième, Bernie Sanders pourrait revendiquer une victoire relative : à son entrée en campagne en avril, il recueillait moins de 10% des intentions de vote ici.

Rubio, troisième homme

Les sondages avant le caucus de l'Iowa, première étape des primaires.
Photo : AFP/VNA/CVN

Un ultime sondage Quinnipiac montre que ce sont les voix d'électeurs votant pour la toute première fois aux primaires qui devraient aider Donald Trump à conquérir la première place, côté républicain, après sept mois d'une campagne marquée par le rejet des élites politiques.

"Les outsiders comme Donald Trump n'ont jamais eu autant de succès que cette année", analyse David Redlawsk, politologue de l'Université Rutgers. "Il y a un désir réel de sortir de la politique habituelle et de trouver des alternatives à ce que les gens voient comme un système en échec".

Donald Trump pourfend "l'establishment" et l'incompétence des dirigeants, promettant qu'avec lui "l'Amérique gagnera tellement que vous en aurez marre de gagner".

Son discours nationaliste, anti-immigrés, anti-musulmans et "politiquement incorrect" fait recette chez les électeurs désabusés. Il a reçu l'appui de Sarah Palin, ancienne candidate à la vice-présidence en 2008, à ses côtés pour la dernière journée de campagne.

"Nous sommes à la tête d'un mouvement", s'est-il félicité lors d'un meeting à Cedar Rapids.

Mais le magnat, trois fois marié, divise la droite religieuse, qui a aidé à couronner les deux derniers vainqueurs des "caucus" de l'Iowa en 2008 et 2012.

Beaucoup d'électeurs évangéliques ont choisi le sénateur du Texas Ted Cruz, créature du Tea Party. Détesté au Congrès pour son obstruction permanente, il fait campagne contre "le cartel de Washington".

Troisième homme, le télégénique sénateur de Floride, Marco Rubio, d'origine cubaine comme Ted Cruz, veut faire le pont entre l'aile évangélique du parti républicain et les modérés. Un score supérieur à 17%, estimation du dernier sondage Quinnipiac, affirmerait sa place hors du peloton des neuf autres candidats.


AFP/VNA/CVN

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