L'OPEP devrait reconduire ses quotas

Les ministres de l'OPEP, réunis le 14 décembre à Vienne, devraient laisser inchangés leurs quotas de production, en dépit de perspectives économiques moroses et du redémarrage de la production libyenne, sur fond de tensions géopolitiques autour de l'Iran, estiment les analystes.

Secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Abdallah El Badri, a donné le ton le 7 décembre depuis le Qatar, estimant que le marché était suffisamment approvisionné et que les récents cours de l'or noir, entre 100 et 120 dollars, était "satisfaisants".

"Face à la reprise rapide de la production en Libye, l'OPEP est soucieuse de ne pas sur-approvisionner le marché en or noir, et les ministres ne vont probablement pas se prononcer pour un changement formel" de leurs quotas, confirme Harry Tchillinguirian, analyste de BNP Paribas.

Les douze pays de l'OPEP avaient échoué à trouver un accord lors leur dernière réunion en juin : les États du Golfe emmenés par l'Arabie saoudite souhaitaient relever les quotas pour mieux compenser la pénurie du brut libyen depuis le début de la guerre civile, mais s'étaient heurtés à l'intransigeance des membres les plus conservateurs.

L'Arabie saoudite, forte de capacités excédentaires importante, avait alors décidé unilatéralement d'augmenter sa production.

Mais entre-temps, le conflit en Libye s'est terminé et le pays, membre de l'OPEP, a repris mi-septembre sa production de brut après une quasi interruption de sept mois : la Libye a repassé le cap des 600.000 barils par jour et espère retrouver le niveau d'avant-guerre (1,6 million de barils/jour) d'ici la fin 2012. "Le redémarrage en fanfare de la production libyenne accroît les risques d'affrontement lors de la réunion de l'OPEP, cela peut encourager l'Iran et le Venezuela à demander un abaissement des quotas", a estimé Eugen Weinberg, analyste de Commerzbank. Mais les Saoudiens devraient faire la sourde oreille, s'inquiétant toujours de la morosité des perspectives de croissance des pays consommateurs.

"L'OPEP est confrontée à un dilemme : s'ils ne réduisent pas leur offre, le risque de surproduction s'accroît ; mais s'ils le font, alors les prix monteront encore", menaçant un environnement économique déjà fragile, a résumé M. Weinberg, tablant lui aussi sur un statu quo.

D'un autre côté, "les +faucons+ du cartel peuvent aussi se montrer rassurés par les prix actuels du baril, stabilisés autour de 100 dollars, et ils pourraient accepter de ne pas bouleverser les quotas jusqu'à l'an prochain", observait David Hufton, du courtier PVM.

Les quotas de production du cartel, fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis janvier 2009, pourraient donc être reconduits pour la neuvième fois -même si en réalité, les onze membres de l'OPEP soumis aux quotas (l'Irak en est exclu) pompent plus de 27 mbj, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

L'OPEP, si l'on inclue l'Irak, produit au total 30,01 mbj, un tiers de l'offre mondiale. "Plus qu'un changement de quotas, les États pourraient donc s'entendre pour une meilleure discipline et un plus grand respect des quotas, afin d'adapter leur production au retour de la Libye", a indiqué Manouchehr Takin, analyste du Centre d'études énergétiques mondiales (CGES), basé à Londres.

De son côté, l'influent ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a assuré que le Royaume était prêt à compenser toute pénurie sur le marché, avec une production de brut montée en octobre à 9,45 mbj, contre 8,80 mbj il y a six mois selon l'AIE.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top