500 mds d’euros pour un filet de sécurité dans la zone euro

La zone euro a décidé le 14 février de doubler la force de frappe de son futur Fonds de soutien aux pays en difficulté à 500 milliards d'euros, cherchant à rassurer les marchés sur sa capacité de réaction aux crises de la dette au moment où les craintes ressurgissent.

"Nous sommes tombés d'accord pour prévoir un montant, en ce qui concerne la capacité de prêt, de 500 milliards, qui sera soumis à révision régulière au moins toutes les deux années", a déclaré à la presse le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, à l'issue d'une réunion des grands argentiers européens à Bruxelles.

Le futur mécanisme de soutien financier de la zone euro est appelé à voir le jour à partir de mi-2013, en remplacement de l'actuel dispositif temporaire, appelé Facilité européenne de stabilité financière (FESF) et créé en mai 2010 suite à la crise de la dette en Grèce.

Ce dernier est doté sur le papier de 440 milliards d'euros de garanties des États de la zone euro. Mais dans les faits, il ne dispose que d'environ 250 milliards d'euros, le reste devant être mis de côté pour obtenir des conditions de prêt attractives. Les Européens veulent égale- ment augmenter à 440 milliards d'euros sa capacité de prêt effective. Et de ce point de vue, la décision prise le 14 février pour le futur mécanisme est un signe très clair de leur disponibilité à le faire.

La somme de 500 milliards d'euros est un montant que les ministres ont jugé "raisonnable" pour faire face, a déclaré la ministre française de l'Économie, Christine Lagarde.

"Nous demeurons tous prêts à prendre même à très court terme toutes les mesures nécessaires afin d'assurer la stabilité de la zone", a renchéri M. Juncker.

Les grands argentiers européens ont voulu envoyer sans tarder un signal aux marchés le 14 février car l'horizon s'assombrit à nouveau après une période d'accalmie depuis le plan de sauvetage accordé à l'Irlande fin 2010.

Les taux obligataires portugais à dix ans ont atteint jusqu'à 7,63% environ le 14 février contre 7,175% vendredi dernier. Dans leur sillage, les taux espagnols et irlandais ont grimpé. "La situation sur marchés obligataires reste préoccupante", a convenu M. Juncker.

Le Portugal, depuis longtemps considéré comme un candidat potentiel à un plan de sauvetage financier, donne une fois encore des signes de faiblesse. Son économie s'est contractée au dernier trimestre 2010, de 0,3% par rapport au précédent, en raison des effets récessifs des mesures d'austérité mises en œuvre par le gouvernement socialiste pour réduire les déficits publics.

Les marchés sont aussi préoccupés du temps mis par les pays européens pour finaliser leur dispositif anti-crise, ainsi que par les divergences qu'ils affichent. Ils craignent que le filet de sécurité financier actuellement disponible ne suffise pas pour répondre à des crises au Portugal et en Espagne, voire en Italie ou en Belgique.

"Nous sommes trop lents pour prendre les décisions nécessaires", a déploré le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden.

L'Allemagne conditionne toutefois son aide aux pays en difficulté à un renforcement très net de la discipline commune, en terme de rigueur budgétaire et de réformes structurelles.

Elle a proposé avec la France un "pacte" de compétitivité, qui reste cependant très contesté. Beaucoup y voient un "diktat" de Berlin pour imposer son modèle aux autres.

AFP/VNA/CVN

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