L'Islande eurosceptique enterre sa candidature à l'UE

L'Islande a enterré jeudi 12 mars sa candidature à l'Union européenne, peut-être pour très longtemps, le pays étant dominé par l'euroscepticisme et refusant de soumettre sa pêche aux quotas de Bruxelles.

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La décision a été formellement annoncée jeudi 12 mars à la Lettonie, pays qui assure la présidence semestrielle de l'UE, qui l'a transmise à la Commission européenne.

Elle est l'application du programme de la coalition de centre droit arrivée au pouvoir en 2013, qui promettait de mettre fin au processus d'adhésion.

"Les intérêts de l'Islande sont mieux servis en dehors de l'Union européenne", a justifié le ministère des Affaires étrangères sur son site Internet.

Manifestation le 24 février 2014 devant le Parlement islandais à Reykjavik pour exiger de soumettre au référendum les plans gouvernementaux d'intégration européenne.
Manifestation le 24 février 2014 devant le Parlement islandais à Reykjavik pour exiger de soumettre au référendum les plans gouvernementaux d'intégration européenne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Premier ministre Sigmundur David Gunlaugsson a rappelé qu'"aucun des partis" au pouvoir n'avait envie de poursuivre le travail nécessaire avant de rejoindre les 28 États membres de l'UE.

Partisan de l'adhésion, le chef de file de l'opposition sociale-démocrate, Arni Pall Arnasson, a déploré un passage en force de l'exécutif, qui n'a jamais réussi à obtenir une majorité au Parlement sur le sujet.

Les avantages sans les inconvénients

"Le gouvernement n'a pas l'intention d'organiser un referendum", a précisé le ministère des Affaires étrangères. Et mieux, "si le processus doit être repris à l'avenir, le gouvernement actuel considère important de ne pas progresser sans en référer préalablement à la Nation".

Même si une majorité des électeurs aurait souhaité un referendum, il semble difficile d'imaginer ce qui pourrait les amener à voter "oui" un jour, alors que le pays bénéficie déjà de nombreux avantages grâce à ses liens avec l'UE, sans souffrir des inconvénients.

L'Islande est ainsi membre de l'Association européenne de libre échange (AELE) et applique la convention de Schengen qui permet la libre circulation des personnes.

Cela permet au pays d'exporter ses produits de la mer vers le continent sans barrière tarifaire, alors même qu'il est engagé dans une "guerre du maquereau" avec l'UE.

Depuis que l'Islande a relevé son quota de pêche en 2010, au motif que le réchauffement climatique aurait fait migrer l'espèce vers le Nord, le conflit n'a pas pu être résolu malgré une multitude de réunions.

AFP/VNA/CVN

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