Le chef de l'armée américaine à Bagdad en pleine offensive anti-EI

Le général Martin Dempsey s'est entretenu avec de hauts responsables irakiens pour faire le point sur les opérations militaires visant à reprendre à l'EI la ville de Tikrit (Nord), qui mobilisent plus de 20.000 hommes depuis une semaine.

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Le plus haut responsable militaire américain a assuré lundi 9 mars à Bagdad que le groupe État islamique serait battu, mais a jugé la réconciliation en Irak cruciale pour le maintien de la coalition internationale et le succès de la lutte contre les jihadistes.
Le général Martin Dempsey (gauche) lors d'une conférence de presse, le 9 mars à Bagdad.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Daech (acronyme arabe de l'EI) sera battu", a assuré le général, dont la visite coïncide avec le lancement par les forces kurdes d'une offensive au sud et à l'ouest de la ville pétrolière de Kirkouk, destinée à accroître la pression sur les derniers bastions jihadistes à l'est du fleuve Tigre.
Cette attaque s'est faite avec l'appui de la coalition internationale antijihadistes, dont les frappes se doivent d'être "très précises" afin d'éviter "plus de souffrances" pour les populations civiles, a souligné le chef d'état-major interarmées américain.
Lors de l'opération lundi 9 mars, sept combattants kurdes irakiens ont été tués et 51 blessés, d'après un général et un médecin. Un responsable de la sécurité a également fait état de la mort de trois Kurdes iraniens.
Dans cette province de Kirkouk, l'EI a exécuté 20 personnes qui voulaient s'engager dans une milice combattant les jihadistes, selon des autorités locales. Des photos très violentes montrant leur mise à mort à Hawijah ont été diffusées sur internet.
Une semaine après le début de la bataille de Tikrit (160 km au nord de Bagdad), les autorités irakiennes ont fait état d'une résistance de l'EI dans cette cité stratégique car située sur la route entre Bagdad et Mossoul, la plus grande ville du 'califat' autoproclamé par le groupe extrémiste sunnite.
"Divisions confessionnelles"
Appuyés par des raids de la coalition, l'armée irakienne et ses alliés, principalement forces kurdes, milices chiites et certaines tribus sunnites, ont pour le moment seulement reconquis une petite fraction du terrain.
Dempsey a estimé que l'armée souffrait d'une "pénurie de recrues", et qu'à certains endroits, "les recrues n'étaient pas payées dans les temps ni équipées correctement". Si le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a procédé à d'importants remaniements au sein de l'état-major, le général américain a déclaré que des responsables devaient "encore être remplacés".
Alors que l'EI, groupe extrémiste sunnite, a profité du ressentiment de la communauté sunnite vis-à-vis des gouvernements majoritairement chiites de ces dernières années pour effectuer sa percée en Irak, le général Dempsey a estimé que la coalition pourrait être fragilisée si le gouvernement irakien ne parvenait pas à résoudre les divisions confessionnelles dans le pays.
Il a affirmé avoir "reçu toutes les assurances" des responsables irakiens de leur engagement à se réconcilier avec la population sunnite, tout en se demandant jusqu'à quel point ces assurances étaient "crédibles".
Par ailleurs, il a souligné que les liens entre Bagdad et l'Iran, qui arme et entraîne des milices chiites combattant l'EI, suscitaient l'inquiétude des États sunnites membres de la coalition antijihadiste.
Les Irakiens doivent "être conscients du défi de maintenir (...) ensemble la coalition", dont ne fait pas partie Téhéran, a souligné Dempsey, qui a quitté l'Irak pour Bahreïn en fin de journée. "J'ai rappelé à tout le monde (...) que la solidarité de la coalition était fondamentale pour son succès", a-t-il ajouté.
Le ministre irakien de la Défense, Khaled al-Obaidi, a défendu le soutien iranien. "Nous sommes en état de guerre et nous nous tournons vers les amis qui nous aident dans cette confrontation", a-t-il dit.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a de son côté souligné lundi 9 mars au Caire "le besoin pressant pour une force militaire arabe" afin de combattre notamment "les groupes terroristes".
Fin février, le président égyptien Adel Fatah al-Sissi avait indiqué que l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et la Jordanie pourraient s'impliquer dans une telle initiative.
Enfin, le général Dempsey s'est montré favorable à l'idée d'intervenir pour protéger le patrimoine archéologique, comme l'a demandé le gouvernement irakien, après que l'EI eut détruit des sculptures préislamiques du musée de Mossoul, ainsi que les cités antiques de Nimroud et Hatra (Nord).

AFP/VNA/CVN

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