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Moins d'une semaine après l'annonce par le groupe islamiste nigérian Boko Haram de son allégeance à l'EI, les jihadistes ont annoncé la "bonne nouvelle" de l'expansion du "califat" en Afrique de l'Ouest.
Dans un enregistrement audio diffusé sur internet, un homme présenté comme le porte-parole du groupe extrémiste sunnite, Abou Mohamed al-Adnani, explique que "le calife", Abou Bakr al-Baghdadi, a accepté "l'allégeance de nos frères du groupe sunnite pour la prédication et le jihad", nom en arabe de Boko Haram.
Des combattants irakiens attaquent des bases de l'EI à Tikrit, le 12 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'EI s'est emparé de larges pans du territoire irakien depuis juin et de grandes zones en Syrie voisine, et y a déclaré un califat. Mais une coalition internationale mise sur pied par les États-Unis frappe depuis août les jihadistes en Irak, appuyant des offensives terrestres de l'armée et de milices chiites, qui sont parvenues à reprendre du terrain après plusieurs semaines de débandade.
"Notre califat résiste et avance dans la bonne voie et à pas assurés. Nous combattons les croisés et la rafidah (la communauté chiite, ndlr) et jour après jour, l'État islamique devient fort", a affirmé Adnani dans l'enregistrement.
"Les victoires proclamées par la coalition ne sont que des victoires illusoires qui consistent en la reprise de petits pouces de terre en Irak", a-t-il lancé.
Bataille de Tikrit
Cet enregistrement est diffusé alors que les forces irakiennes mènent une vaste offensive contre l'EI, à qui ils tentent de reprendre Tikrit, à 160 km au Nord de Bagdad.
La bataille de Tikrit, une ville majoritairement sunnite et ex-fief de l'ancien dictateur Saddam Hussein, représente l'offensive la plus ambitieuse lancée par Bagdad pour reconquérir les territoires occupés depuis l'été 2014 par l'EI.
Après 11 jours d'offensive, les militaires irakiens affirmaient jeudi 12 mars que la reprise prochaine de Tikrit ne faisait guère de doute.
"Le temps est de notre côté, nous avons l'initiative" et "nous commençons à appliquer la deuxième phase de notre plan", a expliqué le ministre de la Défense, Khaled al-Obeidi en déplacement dans la province de Salaheddine, dont Tikrit est la capitale.
"Tikrit est bouclée de tous les côtés" mais "nous ne voulons pas nous précipiter", a précisé le général de police Bahaa al-Azzawi.
Inquiétude pour les civils
L'avancée des forces gouvernementales est délicate car la technique des jihadistes est de truffer d'engins explosifs les lieux qu'ils s'apprêtent à quitter. "Nous n'avons pas face à nous des combattants au sol mais un terrain piégé et des snipers", a résumé un haut gradé.
Aucun bilan de victimes depuis le début de l'offensive contre Tikrit n'était disponible, mais plusieurs dizaines de corps sont acheminés quasi quotidiennement à Bagdad et dans la ville sainte chiite de Najaf.
L'incertitude demeure en outre sur le nombre de civils présents dans la ville.
AFP/VNA/CVN