Nucléaire iranien : France et États-Unis d'accord, assure Kerry

Les États-Unis ont assuré samedi 7 mars partager avec la France la même analyse dans les négociations avec Téhéran sur son programme nucléaire controversé, même si Paris a laissé transparaître des réserves sur l'accord en cours de préparation.

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"Nous avons exactement la même analyse"
que la France, à savoir que "nous avons fait des progrès mais qu'il reste des différences" avec les Iraniens, a déclaré le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, après un entretien avec son homologue français Laurent Fabius. "L'objectif des prochains jours" est de supprimer ces divergences, a-t-il ajouté, sans les préciser.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est reçu par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, le 7 mars à Paris.

S'exprimant devant la presse au côté de son homologue américain, Laurent Fabius, qui s'était montré sceptique la veille sur l'accord préparé principalement par Washington et Téhéran, a affirmé : "C'est une négociation multilatérale et nous faisons en sorte que nos positions soient connues, et qu'elles soient ajustées" au fil des négociations.

"Il y a des progrès dans certains domaines mais il y a aussi des divergences", a-t-il dit sans préciser si ces dernières concernaient les États-Unis, ou s'il visait l'Iran. "Il y a encore du travail", selon lui.

Alors que certaines sources proches des négociations ont évoqué des approches différentes entre Paris et Washington, M. Fabius a réaffirmé : "nous avons besoin d’un accord solide, non seulement pour nous, mais aussi pour l’ensemble de la région, pour la sécurité de la région, et y compris pour les Iraniens". "Nous voulons un accord qui soit solide", a aussi affirmé John Kerry.

À propos des "progrès à faire", Paris a évoqué le nombre de centrifugeuses iraniennes que Téhéran pourrait conserver, le "breakout time", c'est-à-dire le temps qu'il faudrait à l'Iran pour fabriquer une bombe et le contrôle qu'exercera à l'avenir l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur les stocks de combustible nucléaire iraniens.

Officiellement Paris assure qu'il "n’y a pas de divergence entre la France et les États-Unis" dans cette négociation.

Mais selon une source proche des négociations, Paris reproche à Washington de pousser parfois de manière précipitée pour un accord avec Téhéran. In fine, il y aura une "décision politique" mais ce ne sera "pas un bon accord, moins que ce que veut la France", juge cette source s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Nouvelles négociations le 15 mars

Fin 2013 déjà, Paris s'était opposé à la conclusion d'un accord négocié entre les seuls Américains et Iraniens, et avait obtenu de renforcer de manière substantielle un compromis sur la relance des négociations.

La rencontre samedi 7 mars, élargie dans l'après-midi au Britannique Philip Hammond, à l'Allemand Frank-Walter Steinmeier et à la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini, clôture une semaine de négociations sur le nucléaire iranien à Montreux (Suisse).

M. Kerry y a rencontré à plusieurs reprises son homologue iranien Mohammad Jawad Zarif. Les négociations doivent reprendre le 15 mars.

"Ce seront des négociations décisives", a déclaré M. Steinmeier. "On négocie sérieusement", "il y a des progrès", et tout le monde est d'accord pour dire "que ça vaut la peine, de continuer à négocier sur la base existante", a-t-il ajouté.

Les négociations sont censées aboutir à un règlement politique avant le 31 mars, alors que la finalisation technique d'un accord est espérée d'ici le 1er juillet.

"C'est une occasion historique qu'il ne faut pas manquer, et c'est très important qu'on travaille encore dans les prochains jours et les prochaines semaines pour arriver à résoudre les questions encore ouvertes", a commenté Mme Mogherini.

"L'issue reste incertaine" a jugé M. Hammond ajoutant que "l'Iran devra faire de nouvelles avancées pour parvenir à un accord qui nous convienne à tous".

Le groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et l'Allemagne) exige que l'Iran réduise ses capacités nucléaires afin de l'empêcher d'amasser suffisamment d'uranium enrichi pour pouvoir fabriquer une bombe atomique.

L'Iran revendique de son côté son droit à une filière nucléaire civile et demande la levée totale des sanctions internationales.

Samedi 7 mars, Ali Akbar Salehi, chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a souligné que des progrès avaient été réalisés. "Sur l'enrichissement et le réacteur à eau lourde d'Arak, nous avons fait de très bons pas" et "nous avons mis fin aux impasses techniques", a-t-il affirmé à la télévision iranienne. Mais il a ajouté que l'Iran allait "continuer avec force la recherche et le développement" pour développer de nouvelles centrifugeuses, plus puissantes et plus modernes.

La question du nucléaire iranien oppose la communauté internationale et l'Iran depuis une douzaine d'années. Les négociations, relancées en novembre 2013, ont déjà été prolongées à deux reprises.

AFP/VNA/CVN

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