Irak : intensifier les raids antijihadistes serait une erreur, pour le général Dempsey

L'armée américaine a indiqué dimanche 8 mars ne pas prévoir d'accélérer les frappes aériennes de la coalition internationale contre les jihadistes, au moment où l'armée irakienne fait face à une forte résistance du groupe État islamique (EI) dans le Nord du pays.

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"Larguer un tapis de bombes sur l'Irak n'est pas la solution", a déclaré le général Martin Dempsey, le plus haut gradé américain, lors d'une visite sur le porte-avions français Charles de Gaulle, qui croise dans le Golfe dans le cadre des opérations de la coalition.

Le chef d'état-major interarmées américain, qui effectue une tournée dans la région au cours de laquelle il doit se rendre à Bagdad, a plaidé pour une "patience stratégique" dans la lutte que livre la coalition menée par les États-Unis au groupe EI en Irak et en Syrie.

Le général Martin Dempsey, le plus haut gradé américain, le 4 mars à Washington.
Le général Martin Dempsey, le plus haut gradé américain, le 4 mars à Washington. Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous avons la responsabilité d'être très précis dans l'usage de notre puissance aérienne", a expliqué le général Dempsey, assurant qu'augmenter le rythme des raids accentuerait les risques pour les populations civiles, ce qui pourrait alimenter en retour la propagande jihadiste.

"Cela signifie qu'il faut prendre le temps" de rassembler des renseignements précis sur les cibles possibles, a-t-il ajouté.

Son homologue français, le général Pierre de Villiers, a souligné le "paradoxe" dans lequel est pris la coalition : avoir "des résultats rapides" comme le demandent "nos sociétés occidentales", mais "aussi, agir dans la durée" car il faut "reconstruire (...) les forces de sécurité irakiennes" qui seules peuvent "reconquérir sur le terrain le territoire perdu".

L'officier américain a de son côté indiqué que la fréquence des bombardements aériens dépendait des capacités de l'armée irakienne sur le terrain et de la volonté du gouvernement de Bagdad de se réconcilier avec la population arabe sunnite, méfiante envers les forces de sécurité.

L'EI a en effet profité du sentiment de marginalisation de cette population sous les gouvernements irakiens majoritairement chiites de ces dernières années pour s'emparer en juin de vastes territoires au Nord et à l'Ouest de l'Irak, majoritairement arabes sunnites.

En lançant il y a peu la bataille pour reprendre Tikrit à l'EI, le Premier ministre irakien a d'ailleurs appelé les forces pro-gouvernementales à faire de la sécurité des civils leur "priorité".

AFP/VNA/CVN

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