Les troupes irakiennes entrent dans Tikrit après 10 jours d'offensive

Les forces irakiennes sont entrées dans Tikrit mercredi 11 mars, espérant enfin enregistrer une grande victoire contre le groupe État islamique (EI), qui tente d'allumer de nouveaux feux en Irak et en Syrie voisine.

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Des forces irakiennes se réjouissent à leur entrée dans la ville de Tikrit, qu'elles cherchent à reprendre aux jihadistes depuis plus d'une semaine, en Irak, le 11 mars.

Lancée il y a 10 jours, l'offensive des forces gouvernementales irakiennes pour reprendre Tikrit, tombée dès juin aux mains des jihadistes, a pris un tour nouveau avec la percée des rangs jihadistes par le Nord de la ville.

Des soldats, des policiers et des membres des Unités de mobilisation populaire, une force para-militaire principalement composée de miliciens chiites, ont repris le contrôle d'une bonne partie du quartier Qadisiyah, mais la suite s'annonce délicate, a d'ores et déjà prévenu un haut gradé sous le couvert de l'anonymat. "Nous n'avons pas face à nous des combattants au sol mais un terrain piégé et des snipers", a-t-il ajouté, une technique rodée des jihadistes étant de truffer de bombes et autres engins explosifs les villes qu'ils s'apprêtent à quitter.

La ville stratégique d'al-Alam, au Nord de Tikrit, était mercredi 11 mars complètement sous contrôle gouvernemental.

Des forces irakiennes sont déployées lors d'une opération militaire pour reprendre le contrôle de Tikrit aux jihadistes, le 11 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des dizaines de milliers d'hommes participent à la bataille de Tikrit, face à quelques centaines de jihadistes, selon plusieurs sources.

Attentats suicide

Au même moment, à quelque 100 km à l'Ouest de Bagdad, les jihadistes ont lancé une attaque spectaculaire, coordonnée, dans Ramadi, le chef-lieu de la province d'Al-Anbar où ils sont entrés il y a plus d'un an, bien avant leur fulgurante percée de juin 2014.

Douze voitures piégées ont explosé au même moment, à l'aube, aux quatre coins de la ville. Au moins sept d'entre elles étaient conduites par des kamikazes et visaient les forces de sécurité, selon la police.

Carte de localisation des villes de Ramadi et Tikrit.

Au moins 17 personnes sont mortes et près de 40 ont été blessés, selon un responsable de police et un docteur de l’hôpital de Ramadi.

"Nos forces de sécurité étaient prêtes", a salué le gouverneur d'Al-Anbar, Sohaib al-Rawi.

Al-Anbar est une vaste province largement désertique mais stratégique pour l'EI car frontalière de la Syrie et peuplée en majorité de sunnites, dont beaucoup s'estiment marginalisés par le pouvoir irakien dominé par les chiites depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.

Dans et autour de la capitale, au moins 17 personnes ont été tuées dans cinq attaques, dont neuf dans un attentat à la voiture piégée dans le quartier de Hurriya à Bagdad.

Offensive en Syrie

De l'autre côté de la frontière, en Syrie, l'EI a lancé une offensive majeure mercredi 11 mars pour tenter de conquérir la ville kurde de Ras al-Ain (nord), frontalière de la Turquie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ras al-Ain, située dans la province de Hassaké et qui comptait environ 50.000 habitants avant la guerre, est contrôlée par la principale milice kurde de Syrie, les YPG. Les combats ont fait des dizaines de morts dans les deux camps, selon l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de sources en Syrie.

La ville est située à une trentaine de km de Tall Tamer, que les jihadistes veulent prendre pour s'ouvrir un corridor reliant la province d'Alep (Nord) à la frontière irakienne et à Mossoul.

Le Nord-Est de la Syrie est stratégique pour les jihadistes, offrant un passage vers la Turquie mais surtout vers l'Irak. L'EI a déclaré en juin un "califat" à cheval entre la Syrie et l'Irak.

La coalition internationale s'est ainsi félicitée mardi 10 mars d'avoir coupé des routes utilisées par l'EI entre ces deux pays. Estimant que l'heure était "cruciale", le secrétaire d'État américain John Kerry a demandé aux parlementaires d'accorder au président Barack Obama l'autorisation d’utiliser la force contre l'EI. Mais plusieurs hommes politiques américains se sont déclarés gênés par la place de l'Iran dans la lutte contre les jihadistes.

AFP/VNA/CVN

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