L'Iran invite des diplomates à visiter son site nucléaire de Natanz

L'Iran a ouvert le 16 janvier son site d'enrichissement d'uranium de Natanz (Centre) à un groupe d'ambassadeurs et affirmé qu'il "ne renoncerait en aucune manière" à cet enrichissement, qui suscite une vive inquiétude parmi les pays occidentaux et Israël.

Les représentants des pays non alignés, du groupe des 77, de la Ligue arabe, du Venezuela et de la Syrie auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) participaient à cette visite à la suite d'une invitation de l'Iran que la Russie, la Chine et l'Union européenne ont en revanche déclinée.

"Nous allons organiser d'autres visites des installations nucléaires" dans le futur, a assuré le chef du programme nucléaire Ali Akbar Salehi, cité par l'agence de presse Isna.

"Les pays occidentaux seront obligés de reconnaître le bon droit de la République islamique d'Iran" en matière nucléaire, a ajouté M. Salehi.

Cette visite est intervenue à quelques jours d'une nouvelle rencontre sur le nucléaire entre l'Iran et le groupe 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) les 21 et 22 janvier à Istanbul (Turquie).

Ni les Américains ni les trois pays européens du groupe n'avaient été invités à cette visite qualifiée de "pitrerie" par Washington.

"La réalité est que la République islamique possède la technologie nucléaire, et en particulier de l'enrichissement d'uranium, et ne renoncera en aucune manière à son droit, mais dans le même temps va continuer à coopérer avec l'AIEA", a déclaré Ali Asghar Soltanieh, l'ambassadeur d'Iran auprès de l'agence onusienne, selon Isna.

Il a par ailleurs réaffirmé que Téhéran ne cherchait pas à obtenir l'arme atomique considérée comme "haram" (interdit par l'islam).

De son côté, le négociateur iranien pour le nucléaire, Saïd Jalili, a martelé le 16 janvier devant les ambassadeurs que Téhéran "ne cèderaiii (it) pas d'un iota concernant ses droits", selon le site Internet de la télévision d'État.

"En défendant ses droits", l'Iran "défend les droits de tous les signataires du Traité de non-prolifération" (TNP) nucléaire, a-t-il ajouté.

L'Iran soutient qu'en tant que membre du TNP, il a le droit d'enrichir de l'uranium.

Le site de Natanz, visité le 16 janvier, est l'installation nucléaire la plus sensible du pays. L'Iran y dispose de plus de 8.400 centrifugeuses utilisées pour enrichir l'uranium.

L'Iran a déjà produit plus de 3.200 kilos d'uranium enrichi à moins de 5%.

Selon les derniers chiffres de l'AIEA, l'Iran produit par mois environ 130 kilos d'uranium faiblement enrichi.

Depuis février, Téhéran a commencé à enrichir de l'uranium à 20%, et disposerait désormais de plus de 40 kilos, selon les derniers chiffres fournis par les autorités iraniennes.

Contenu à moins de 20%, l'uranium enrichi sert à fabriquer du combustible pour les centrales nucléaires. Mais s'il est poussé à 90% et plus, il peut servir à la fabrication de l'arme atomique.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé à plusieurs reprises à l'Iran de suspendre ses activités d'enrichissement dans une série de résolutions assorties de sanctions économiques.

Alors que la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait déclaré le 10 janvier que les sanctions avaient ralenti le programme nucléaire iranien, M. Salehi, qui occupe aussi le poste de ministre par intérim des Affaires étrangères, avait contesté samedi cette affirmation.

"Les récentes sanctions (internationales) n'ont créé aucun problème pour nos activités nucléaires", avait-il affirmé. "Nous continuons nos activités nucléaires avec force (...). En particulier nous continuons avec vigueur nos activités d'enrichissement" d'uranium.

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