"Nous créons aujourd'hui un groupe (parlementaire), un mouvement et par la suite un Parti qui sera centriste, sioniste et démocratique dans la lignée de Ben Gourion", a déclaré M. Barak lors d'une conférence de presse à la Knesset (Parlement).
"Nous avons déposé à la commission de la Knesset une demande pour nous faire reconnaître comme un groupe parlementaire indépendant qui s'appellera +Hatzmahout+ ("Indépendance")", a ajouté le ministre de la Défense.
"Notre mot d'ordre est +tout ce qui est bon et juste pour l'État d'Israël", a expliqué M. Barak en dénonçant "le glissement à gauche, toujours plus à gauche" du Parti travailliste théâtre selon lui de "querelles incessantes".
"Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait mettre fin à cette anomalie et faire en sorte que nous puissions nous lever tous les matins pour aller au travail sans avoir à faire des concessions, nous excuser ou nous justifier constamment", a affirmé M. Barak, qui dirigeait le Parti depuis 2007.
À propos de sa décision de faire scission, il a souligné : "Nous sommes parvenus au moment où il fallait le faire et nous le faisons aujourd'hui".
Le Parti travailliste occupait jusqu'à présent cinq (BIEN 5) postes ministériels et 13 députés sur 120 à la Knesset.
Les huit autres ministres et députés travaillistes n'ont pas encore annoncé s'ils comptaient rester au sein de la majorité de droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Pour ce qui est de l'avenir, M. Barak est resté flou. "L'État d'Israël doit faire face des épreuves qui ne sont pas simples, notamment politiques avec au coeur le processus politique face aux Palestiniens", a-t-il déclaré sans donner d'autres détails et en refusant de répondre aux questions des journalistes.
Selon la radio militaire, M. Netanyahu était au courant de l'initiative, préparée en secret par M. Barak qui a obtenu du chef du gouvernement l'assurance qu'il resterait ministre de la Défense et que Matan Vilnaï resterait son vice-ministre et que Shalom Simhon conserverait le portefeuille de l'Agriculture.
Même en cas de défection des autres ministres et députés travaillistes, M. Netanyahu conservera une "majorité stable" de 66 députés.
Le Parti travailliste, dirigé par Ehud Barak depuis 2007, avait enregistré son pire score lors des dernières élections début 2009. Il était tiraillé depuis des mois par les conclusions à tirer du blocage du processus de paix avec les Palestiniens.
Une partie de ses ministres et députés estimaient qu'il fallait fixer une date limite, sous forme d'un ultimatum, à M. Netanyahu pour la reprise des négociations tandis que M. Barak prônait le maintien à tout prix au sein du gouvernement.
Ces déchirements ont provoqué la chute des travaillistes dans les sondages qui ne les créditaient plus que de cinq à six députés. Le Parti travailliste a gouverné Israël sans interruption pendant 30 ans au point de s'identifier pendant longtemps avec l'État.
Selon la radio militaire, M. Netanyahu avait fait porter dimanche, lors du Conseil des ministres, la responsabilité de l'échec des négociations avec les Palestiniens sur certains dirigeants du Parti travailliste.
M. Netanyahu les a accusés d'avoir encouragé les Palestiniens à durcir leurs positions et à refuser de reprendre le dialogue en multipliant les menaces de défection.
AFP/VNA/CVN