Deuil national et chaos dans la montagne au Brésil

Les habitants désespérés des villes dévastées par les fleuves de boue dans la montagne, près de Rio, faisaient face le 15 janvier au chaos et aux pénuries, trois jours après les pluies qui ont fait au moins 555 morts.

Selon le dernier bilan de la Défense civile le 15 janvier, près de 14.000 personnes sont également sans abri dans cette région agricole et de villégiature, à une centaine de kilomètres de Rio où des pics culminent à 2.200 mètres.

La nouvelle présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a décrété le 15 janvier un deuil officiel de trois jours dans le pays pour l'une des pires catastrophes de son histoire qui a fait au moins 558 morts, a rapporté l'Agence officielle Brasil.

Dans la matinée, le gouverneur de Rio de Janeiro avait déjà décrété un deuil officiel de sept jours dans l'État, en mémoire des victimes dont la plupart ont été surprises dans leur sommeil par des fleuves de boue qui ont tout emporté sur leur passage.

Les médias lancent des appels aux dons de sang, d'eau potable, d'aliments et de médicaments. Une bonne nouvelle, selon les pompiers, la pluie fine a cessé, mais le sol reste saturé d'eau et les risques de nouveaux éboulements de terrain demeurent élevés. Une dizaine de zones agricoles sont encore isolées et à mesure que les secours les atteignent le bilan des morts s'alourdira, ont-ils précisé.

À Nova Friburgo, à 140 km Rio, la plus meurtrie avec 252 personnes tuées par les torrents de boue qui ont dévalé des montagnes, 35% des habitants étaient toujours sans eau ni électricité. Ils manquent en outre de vivres, d'essence et de médicaments.

Les rues de cette ville paisible fondée par des émigrants suisses au début du 19e siècle et appréciée par les Cariocas pour la douceur de son climat, renvoient des images de ruines et de chaos.

"Les gens désorientés arpentent les rues. On dirait qu'il y a eu une guerre. Des voitures ont été ensevelies par les torrents de boue avec des gens dedans", a raconté le 15 janvier Alan Amaral, à la chaîne de télévision Globo news.

Les habitants tentent de quitter la cité, mais l'essence est rationnée et de longues files se sont formées devant les pompes. À Teresopolis, à 100 km de Rio, où 240 morts ont été dénombrés, les magasins du centre-ville ont rouvert le 15 janvier et les hommes de la garde nationale patrouillent dans les rues de peur de pillages. La population enterrait ses morts : dans le cimetière municipal où 161 corps ont déjà été enterrés, 90 autres devaient être inhumés le 15 janvier, cependant que la morgue de la ville était totalement débordée.

"Il y a un chien, Leao, qui ne quitte pas la tombe de sa maîtresse, Cristina Maria de Santana, enterrée il y a deux jours", a raconté le photographe.

La plupart des victimes ont été surprises dans leur sommeil par des fleuves de boue qui ont tout emporté sur leur passage, arbres, maisons, voitures.

Dans la petite commune de Sao José do Vale do Rio Preto, la maison de campagne du père de la Bossa Nova, Tom Jobim (1927-1994), où il avait composé la célèbre chanson "Les eaux de mars" interprétée en français par Georges Moustaki dans les années 1970, n'a pas résisté à la tempête.

Cette tragédie, l'une des pires dans l'histoire du Brésil, a provoqué un élan de solidarité dans tout le pays. Plusieurs tonnes d'aliments ont été recueillis par la Défense civile. À Rio, mille personnes ont donné leur sang vendredi et, le 15 janvier le centre de transfusion sanguine était plein.

Les conséquences économiques s'annoncent importantes : il était déjà très difficile de trouver à Rio des légumes frais, la région serrana (montagneuse) étant la principale en matière de production maraîchère de l'État de Rio.

Le secteur touristique a d'ores et déjà perdu 30 millions de dollars, a estimé le vice-président de l'Association brésilienne hôtelière, Michel Chertouh.

AFP/VNA/CVN

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