L'inquiétude d'une escalade militaire enfle au Moyen-Orient

La crainte d'un embrasement régional monte samedi 3 août au Moyen-Orient, où les États-Unis renforcent leur dispositif militaire, après l'assassinat attribué à Israël du chef du Hamas et la mort dans une frappe israélienne d'un haut-responsable du Hezbollah, que Téhéran et le mouvement libanais ont juré de venger.

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Destructions dans le village de Chamaa, dans le Sud du Liban, après une frappe israélienne, le 2 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au vu de "la possibilité d'une escalade régionale par l'Iran et ses partenaires", Washington a annoncé vendredi 2 août "une modification du dispositif militaire américain" pour " améliorer la protection des forces armées des États-Unis, doper le soutien à la défense d'Israël et faire en sorte que les États-Unis soient préparés à diverses éventualités".

Plus tôt dans la journée, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, assassiné mercredi à Téhéran, avait été inhumé dans un cimetière près de Doha, après un hommage rendu par des milliers de fidèles dans la capitale qatarie, où il vivait en exil.

Jurant de se venger, l'Iran, le Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de cet assassinat, survenu au lendemain d'une frappe israélienne ayant tué le chef militaire du mouvement islamiste libanais, Fouad Chokr, près de Beyrouth.

Ces deux attaques alimentent les craintes d'une extension de la guerre entre Israël d'une part, l'Iran et les groupes qu'il soutient au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen de l'autre.

Frappes "en profondeur"

Samedi 3 août, la représentation de l'Iran auprès des Nations unies, a dit s'attendre à ce que le Hezbollah frappe des zones situées en "profondeur" du territoire israélien, et "ne se limite pas aux cibles militaires".

Jusqu'ici, "le Hezbollah et le régime (israélien) avaient observé certaines lignes que l'attaque (de mardi soir) a franchies", ajoute la représentation, citée par l'agence officielle Irna.

Le mouvement chiite, allié du Hamas, échange presque quotidiennement des tirs avec l'armée israélienne le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

Ismaïl Haniyeh, 61 ans, a été tué par un "projectile aérien", selon les médias iraniens, dans une résidence d'anciens combattants à Téhéran, après avoir assisté à la cérémonie d'investiture du président iranien.

Selon l'armée israélienne toutefois, la seule frappe menée cette nuit-là au Moyen-Orient est celle de Beyrouth, qui a tué Fouad Chokr dans un bastion du Hezbollah, son garde du coprs et cinq civils.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a menacé Israël d'un "châtiment sévère", le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avertissant lui d'une "riposte inéluctable".

Tel Aviv et Haïfa "font partie des cibles", a écrit samedi le quotidien ultraconservateur iranien Kayhan, qui prédit "de douloureuses pertes humaines".

Mais selon le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, Israël est à un "niveau très élevé" de préparation pour n'importe quel scénario, "tant défensif qu'offensif".

Pour renforcer leur dispositif dans la région, les États-Unis vont déployer davantage de navires de guerre, "porteurs de missiles balistiques de défense" et "un escadron supplémentaire d'avions de combat", selon le Pentagone.

Le Liban en alerte

La Suède a elle annoncé samedi la fermeture de son ambassade à Beyrouth après avoir conseillé à des milliers de ses citoyens de quitter le pays.

Signe de l'inquiétude qui monte, les rumeurs se multiplient au Liban, où l'aviation civile a démenti avoir annulé toutes les dessertes de Beyrouth. Mais Air France et Transavia ont prolongé jusqu'à au moins mardi inclus la suspension de leurs liaisons avec la capitale libanaise.

De son côté, la France a appelé ses ressortissants de passage en Iran à partir "au plus tôt".

Selon une source sécuritaire libanaise, un membre du Hezbollah a été tué dans une frappe de "drone israélien" sur un véhicule dans le Sud du Liban samedi.

Selon une source du Hezbollah, l'Iran et ses alliés envisagent deux scénarios, "une riposte simultanée (...) ou une réponse échelonnée de chaque partie".

Le 13 avril, Téhéran avait lancé une attaque sans précédent de drones et missiles sur le territoire israélien, en représailles à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, attribuée à Israël.

Gaza toujours pilonnée

L'armée israélienne poursuit pendant ce temps son offensive dans la bande de Gaza, où Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007.

Selon la Défense civile, une femme et son enfant ont été tués dans un tir israélien dans la nuit sur une habitation dans le camp d'al-Bureij, dans le centre du territoire assiégé et ravagé par près de dix mois de guerre.

L'armée a dit "continuer de démanteler les infrastructures terroristes" dans le centre et dans la secteur de Rafah (sud).

L'attaque menée le 7 octobre par le Hamas depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

L'offense israélienne lancée en riposte à Gaza a fait jusqu'à présent 39.550 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.

AFP/VNA/CVN

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