Lê Duong Quang. |
En 2013, le secteur de l’industrie et du commerce a connu plusieurs succès dont, en dernier lieu, la prévention et la lutte contre la contrebande de volailles. Quelles expériences ont été acquises ?
Il s’agit en effet d’un grand succès dans le contrôle des importations clandestines de volailles étrangères qui est l’un des points forts de la lutte contre la contrebande transfrontalière. Et ce d’autant plus qu’une telle contrebande a des effets directs sur la commercialisation des produits agricoles dans notre pays en raison de l’atteinte à la confiance du consommateur, à commencer dans le segment de l’élevage, mais aussi à la santé vétérinaire et publique qui s’expose à des risques prégnants d’épizooties. C’est pourquoi le Premier ministre Nguyên Tân Dung a adopté, en décembre 2012, le projet 2088 pour l’application duquel les administrations centrales puis locales ont pris des mesures strictes. Et le succès réside dans un meilleur contrôle de la contrebande de volailles, notamment les zones les plus exposées, comme Bai Gianh, dans la province de Lang Son (Nord), par exemple.
L’expérience acquise lors de la mise en œuvre de ce projet 2088 est importante. Nous avons amélioré les prises de décision et la conduite des opérations au niveau gouvernemental, les administrations de tous échelons coopèrent étroitement. Autre point positif, les consommateurs, mais aussi les éleveurs et les entreprises de transformation ont une meilleure conscience de la problématique générale, y compris en termes de qualité des produits pour ces deux derniers. Enfin, nous collectons désormais des informations sur le commerce clandestin auprès de diverses sources, notamment la population, ce qui nous permet de prendre des mesures en temps réel selon l’évolution des évènements.
Cette expérience nous donne la possibilité, en général, de mieux lutter contre la contrebande. Actuellement, notre ministère continue de diriger les acteurs de la gestion du marché domestique et coordonne étroitement ses actions avec les autres ministères et administrations impliquées dans la prévention et la lutte contre le commerce clandestin et les fraudes commerciales.
L’opinion publique comme la presse s’intéresse aux négociations de l’accord de partenariat économique transpacifique (TPP). Quelles seront les opportunités pour notre pays une fois le TPP entré en vigueur ?
Le développement de la production locale des entrants nécessaires aux secteurs industriels et manufacturier du Vietnam est l’une des tâches majeures du ministère de l’Industrie et du Commerce. |
Cette année, nous nous attendons à la conclusion de plusieurs grands accords commerciaux, à commencer par le TPP et l’accord de libre-échange avec l’Union européenne (UE), accords dont l’objet principal est de développer les exportations et d’attirer l’investissement étranger. S’agissant du TPP, il porte sur la région Asie-Pacifique qui est le plus important débouché du Vietnam en représentant près de 70% du chiffre d’affaires national à l’export, ainsi que 80% des importations par notre pays. Il s’agit d’un accord particulièrement important car, parmi les parties aux négociations en cours, figurent de grandes puissances commerciales, lesquelles sont, au demeurant, d’importants clients du Vietnam. Nous nous attendons en conséquence à voir s’ouvrir de nombreuses opportunités de doper nos exportations lorsqu’il sera en vigueur puisque, dans le secteur des biens et des services, il comporte nombre de dispositions fiscales avantageuses, notamment pour les produits du textile et de l’habillement, du cuir, les chaussures, les produits aquatiques et les objets en bois. Or, ceux-ci sont des produits d’export majeur du Vietnam, notamment aux États-Unis et au Japon, tous deux parties au TPP. En outre, cet accord prévoit des consultations au niveau gouvernemental en matière de dumping et de subvention publiques, ce qui nous permettra d’éviter à titre préventif des mesures anti-dumping ou anti-subvention publique...
En matière d’investissement direct étranger (IDE), certains des plus importants investisseurs au Vietnam sont aussi parties au TPP, notamment le Japon (1er investisseur du Vietnam), Singapour (4e), la Malaisie (7e), les États-Unis (8e). Ceux-ci, comme d’ailleurs toutes les autres parties au TPP, auront de nouvelles opportunités de s’implanter ou de développer leur activité dans notre pays.
L’Accord de libre-échange Vietnam-UE est très intéressant aussi, même s’il demande davantage d’efforts du Vietnam comme de ses partenaires. Quelles opportunités pour nos entreprises ?
L’entrée en vigueur de cet accord présente d’abord d’ouvrir le marché unique à tous nos produits avec une défiscalisation importante, près de 90% des tarifs douaniers devant être ramenés à un seul chiffre ou supprimés. Mais, surtout, son intérêt est d’inaugurer une nouvelle page de nos relations économiques et commerciales, l’UE étant également un des premiers investisseurs au Vietnam.
Dans le cadre de la restructuration de l’économie nationale, quelles tâches principales vous êtes-vous assignées cette année concernant le secteur économique public sous votre tutelle ?
Nous nous consacrons à la mise en œuvre des projets de réorganisation des compagnies générales, groupes et entreprises publiques précédemment adoptés. Nous cherchons aussi à élever le taux de produits locaux utilisés par nos secteurs industriels et manufacturier, à réduire le taux de production sous forme de sous-traitance, d’assemblage pour l’étranger, ainsi qu’à développer une industrie auxiliaire au service de notre secteur agricole et, plus largement, de notre économie rurale.
Quê Anh/CVN