L'Inde va investir dans les infrastructures pour doper son économie

Le ministre indien des Finances, Arun Jaitley, a promis un effort soutenu d'investissement dans les infrastructures, estimant que l'économie indienne était prête à "voler", à l'occasion de la présentation du budget 2015/16.

Le ministre indien des Finances, Arun Jaitley (centre), arrive au palais présidentiel à New Delhi, le 28 février 2015.

Arun Jaitley a estimé que le gouvernement de Narendra Modi, qui dévoilait samedi 28 février son premier budget annuel complet, avait hérité d'une économie dominée par "le pessimisme" lors de son arrivée au pouvoir en mai. "La crédibilité de l'économie indienne a été rétablie. Le monde estime que l'Inde a l'opportunité de voler", a-t-il dit devant le Parlement.
Narendra Modi a été élu l'an dernier sur la promesse de relancer l'investissement et la croissance afin de créer les millions d'emplois nécessaires chaque année à l'arrivée de jeunes actifs. Les critiques se sont accentuées récemment sur l'absence de réformes concrètes d'ampleur qui sont nécessaires, selon les experts, pour attirer les investissements étrangers.
L'Inde espère renouer avec une croissance comprise entre 8% et 8,5% sur l'exercice 2015/2016 (clos fin mars), contre 7,4% sur l'exercice qui s'achève, après avoir connu une croissance au ralenti jusqu'à l'an dernier.
Jaitley a annoncé que le gouvernement allait augmenter de 700 milliards de roupies (10 milliards d'euros) ses investissements dans le rail, la route et les ports en 2015/16, l'une des grandes faiblesses de l'économie indienne. Il a assuré que 100.000 km de routes en construction seraient achevés sur l'année et 100.000 autres km mis en chantier.

Un immeuble en construction à Bombay, le 28 février 2015.
Photo: AFP/VNA/CVN

Le gouvernement va émettre des obligations spécialisées dans les infrastructures pour financer ces projets via un fonds qui sera abondé par l'État à hauteur de 200 milliards de roupies (2,8 mds d'euros). "Il est évident qu'une évolution progressive ne nous mènerait nulle part. Nous devons penser en termes de saut significatif", a dit le ministre des Finances.
Le défi pour le gouvernement est de mener de front soutien à la croissance et pilotage serré des finances publiques, selon les analystes. Le gouvernement va tenir son objectif de déficit public de 4,1% pour l'exercice qui s'achève fin mars, mais repousse d'un an son objectif de 3% désormais attendu en 2016/17, a-t-il dit.
"Même si cela suscitera peut-être la controverse et ira contre les attentes, repousser l'objectif de déficit public d'un an illustre un sens du pragmatisme nécessaire pour renforcer les investissements publics dans le développement des infrastructures", a estimé Nilaya Varma, consultante de KPMG India, spécialisé dans les services publics.
Sécurité sociale
En matière de fiscalité, le ministre a annoncé que l'impôt sur les sociétés serait réduit de 30% à 25% sur quatre ans, à compter de l'an prochain. Il a aussi promis une fiscalité plus claire et plus stable, l'une des grandes demandes des investisseurs étrangers.
Le ministre a également confirmé la mise en place en avril 2016 d'une TVA uniforme dans tout le pays, une réforme qui doit encore obtenir l'assentiment de la chambre haute du parlement. Jaitley a aussi promis la création d'un système de sécurité sociale universelle.
"Une large proportion de la population indienne est démunie de couverture assurance-santé, accident ou vie", a-t-il dit. Le système comportera notamment une couverture en cas d'accident allant jusqu'à 200.000 roupies (2.400 euros) pour une cotisation de 12 roupies (15 centimes d'euros) par an.
En dépit des statistiques qui font état d'une accélération de la croissance, nombre d'Indiens n'en ressentent pas les effet et le parti de Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP), a subi un cuisant échec aux récents élections de la capitale Delhi. Jaitley a assuré que le gouvernement voulait "une amélioration réelle et solide de la situation des pauvres", grâce à cette relance.
L'Inde a bénéficié de la chute des prix du pétrole qui a permis de réduire fortement l'inflation, mal endémique du pays au cours des dernières années. Jaitley n'a en revanche pas annoncé de réduction du système de subventionnement de l'alimentation et de l'essence, comme l'anticipaient certains médias, qui coûte chaque année 40 milliards de dollars.
Il a promis de rendre le système plus efficace en développant les versements directs aux bénéficiaires et en accélérant le déploiement du système d'identification biométrique.

AFP/VNA/CVN

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