Grèce : inquiétude sur les échéances financières

Deux jours après l'aval des Européens à ses projets, la Grèce s’inquiétait jeudi 26 février de ses échéances financières, et sa gigantesque dette s'annonçait comme prochaine pomme de discorde avec ses partenaires, surtout l'Allemagne, qui refusent pour l'heure tout effacement.

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Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, le 26 février à Athènes.
Photo : AFP/VNA/CVN

"On aura des problèmes pour rembourser les tranches du FMI maintenant et de la BCE en juillet", a concédé mercredi soir 25 février le grand argentier grec Yanis Varoufakis, au lendemain du feu vert de la zone euro à l'extension du programme international d'aide au pays en échange de réformes.
La Grèce croule sous 320 milliards d'euros de dette, détenue en majorité par les créanciers internationaux (zone euro, FMI, BCE).
Cette année, le pays a 19 milliards d'euros à rembourser. Notamment, 1,6 milliard d'euros de crédits du FMI arrivent à échéance en mars, puis de gros remboursements d'obligations seront dus à la BCE à l'été (6,7 milliards d'euros en juillet-août).
"Il y a des gaps financiers et budgétaires", a reconnu jeudi 26 février le porte-parole du gouvernement Gabriel Sakellaridis, "mais sur cette question, le gouvernement grec va coopérer aussi avec les partenaires européens et à l'intérieur prendra des initiatives législatives pour faire face à cette question".
Pas d'argent avant avril
Les Européens - par le biais du Fonds européen de stabilité FESF - le FMI et la BCE doivent encore un total de 7,2 milliards d'euros à Athènes selon les termes du programme qui vient d'être prolongé.
Évolution au cours du temps du déficit et de la dette de la Grèce.
Photo : AFP/VNA/CVN

Toutefois ils n'ont pas prévu de verser d'argent avant avril, date à laquelle ils veulent juger des avancées grecques sur les réformes. Et les marges de manoeuvre du gouvernement pour lever des fonds sous forme d'obligations à court terme sont limitées, puisque le programme d'aide plafonne leur montant.
Le fond du problème, pour Athènes, reste le poids de la dette, et les Européens ont refusé pour le moment de discuter d'un allègement.
Une discussion que l'Allemagne refuse pour le moment catégoriquement. Wolfgang Schäuble a exprimé sa "stupéfaction" après les propos de M. Varoufakis, ont rapporté jeudi 26 février des participants à une réunion du ministre allemand des Finances avec des députés conservateurs la veille.
Les élus allemands du Bundestag doivent entériner vendredi 27 février la prolongation de l'aide à Athènes et une adoption ne fait aucun doute, malgré des remous parmi les conservateurs et une nouvelle campagne violemment anti-grecque du tabloïd Bild appelant à dire "nein" au soutien à la Grèce.
Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, le 24 février à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le parlement grec pourrait voter aussi avant la fin de la semaine, mais la décision n'avait pas encore été prise jeudi 26 février.
Large soutien
Le gouvernement bénéficie encore d'un large soutien en Grèce, où il s'attache à démontrer à ses électeurs qu'il a préservé des marges de manœuvre pour œuvrer dans leur intérêt.
Mais "le ministre nous a présenté un cadre général des intentions du gouvernement qui est vague", a déploré jeudi 26 février Yannis Pangopoulos, président de la Confédération générale des travailleurs, plus grand syndicat privé grec. Il attend maintenant "les initiatives législatives adéquates".
Pour soulager les besoins les plus pressants de liquidités, Athènes peut en tout cas compter sur les banques, qui achètent les obligations à court terme qu'il émet, et dont la situation financière semble s'éclaircir.
Quelque 20 milliards d'euros avaient été retirés des instituts de crédit depuis décembre, selon un chiffre qui circule en Grèce, sur fond d'incertitude sur le sort de la Grèce dans la zone euro.
Le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, a diffusé pour sa part jeudi 26 février un message d'espoir, estimant que les problèmes auxquels le pays devait s'attaquer étaient "relativement peu nombreux" comparé aux efforts fournis depuis 2010.


AFP/VNA/CVN


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