La Grèce doit envoyer à l'UE sa liste de réformes avec un jour de retard

La Grèce devait envoyer mardi 24 février à Bruxelles, avec un jour de retard, la liste des réformes promise à l'UE pour obtenir une extension de quatre mois du financement du pays.

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Le catalogue des propositions grecques a fait des allers-retours entre Bruxelles et Athènes toute la journée.
Puis lundi 23 février, le gouvernement grec publiait une liste qualifiée de "définitive" comprenant des mesures de nature à satisfaire ses créanciers, mais aussi d'autres plus risquées, issues directement du programme électoral de Syriza, le parti de gauche radicale parvenu au pouvoir le 25 janvier.
Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, lors du Conseil des ministres le 21 février à Athènes.
Photo : AFP/VNA/CVN

"La liste des réformes sera envoyée demain matin (mardi 24 février) aux ministres des Finances de l'Eurogroupe", a indiqué une source gouvernementale grecque lundi soir 23 février, alors qu'Athènes devait initialement faire parvenir sa feuille de route d'ici lundi minuit 23 février.
Toute la journée, la Grèce a reçu des "conseils" pour que ses propositions satisfassent les pays les plus exigeants, Allemagne et Espagne en tête, afin d'éviter un retour du spectre d'une sortie de la Grèce de l'euro.
Le léger retard, a assuré la même source, n'empêchera pas la tenue mardi après-midi 24 février d'une conférence téléphonique entre les ministres des Finances de l'Eurogroupe pour examiner le détail des propositions grecques dont dépend la validation du prolongement de l'aide financière au pays.
Mais les trois institutions créancières de la Grèce (UE, BCE, FMI, ndlr) devront donner "un avis positif" sur les propositions pour que se tienne la conférence téléphonique, selon une source européenne proche des discussions.
Parmi les mesures annoncées figurent toutes les annonces électorales de mesures sociales d'urgence pour aider les plus vulnérables, précise la même source sans en chiffrer le coût. Il est notamment question de fourniture d'électricité gratuite à 300.000 familles dans le besoin, accès gratuit aux services de soins, distribution de coupons d'aides alimentaires et transport pour les plus modestes ainsi qu'un soutien financier spécifique aux retraités touchant de faibles pensions.
D'autres propositions, citées par cette source, pourraient susciter le débat avec les créanciers internationaux comme le blocage des saisies de la résidence principale et des mesures incitatives au paiement des arriérés d'impôts et d'emprunts bancaires passant par un effacement d'une partie des sommes dues.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras lors du Conseil des ministres le 21 février à Athènes.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le volet structurel est plus consensuel avec un système fiscal "juste", la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption, la contrebande d'essence et de cigarettes - qui devrait rapporter 2,3 milliards d'euros par an - et la "réorganisation de la fonction publique" pour diminuer la bureaucratie.
La présentation de cette liste, et sa validation par les partenaires de l'Eurogroupe, sont les conditions pour obtenir la prolongation jusqu'à fin juin de l'aide de l'UE à la Grèce, le programme actuel expirant le 28 février.
Critiques internes
Le porte-parole du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, Martin Jäger, a dit lundi 23 février ne voir "aucune raison" que la prolongation de l'aide ne soit pas validée cette semaine par le Bundestag si Athènes présentait une liste "cohérente et plausible" de réformes. La Chambre basse du parlement allemand doit, comme d'autres parlements nationaux dans l'UE, valider cette prolongation.
Outre l'examen de passage mardi 24 février, la mise en œuvre des réformes fera l'objet d'une évaluation en avril et la zone euro ne devrait pas, d'ici là, débourser 7,2 milliards d'euros restant dans le programme d'aide, alors qu'Athènes doit faire face à des échéances vis-à-vis de ses créanciers dès mars.
L'incertitude entourant la suite des événements risque en outre de peser sur l'activité économique, selon les analystes d'IHS Global Insight. Ils anticipent un déclin du Produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, c'est-à-dire un retour en récession alors que la Grèce venait de sortir la tête hors de l'eau en 2014 après six années de dépression.

AFP/VNA/CVN

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