Les vêtements intelligents gagnent du terrain, entre confort et écologie

Chemises infroissables, tissus anti-taches, fibres antibactériennes... Longtemps cantonnées au sport ou aux vêtements professionnels, les innovations textiles gagnent désormais le prêt-à-porter, avec l'ambition de simplifier le quotidien tout en répondant aux défis environnementaux.

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Créée en spray et sur mesure, la robe qui a été réalisée sur le mannequin Bella Hadid, en live lors de la Fashion week 2022 à Paris n'est pas passé inaperçue.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Aujourd'hui, les marques de luxe et de prêt-à-porter cherchent un peu à se démarquer et à proposer à leurs clients du visuel mais aussi du confort, de la technologie qui s'intègre dans le vêtement", explique Olivier Balas, président de l'entreprise française de textiles techniques Balas Textile.

L'idée est simple : proposer des pièces qui s'adaptent aux besoins des consommateurs, en combinant esthétisme, praticité et innovation textile. Avec aujourd'hui des start-up spécialisées dans ces vêtements intelligents.

C'est le cas de la marque espagnole Sepiia, créée en 2016, qui vient d'ouvrir sa deuxième boutique en Espagne et a remporté le prix national d'innovation 2025 pour les PME.

"Nous concevons des vêtements du quotidien en essayant d'appliquer toute la technologie et toutes les innovations qui ont vu le jour dans le secteur textile pour faciliter la vie des gens", explique Fede Sainz de Robles, son fondateur.

Pour cet ingénieur de formation, qui travaille en étroite collaboration avec des fabricants de fibres et de tissus innovants, les "clients recherchent de plus en plus de confort" avec "des vêtements pratiques, faciles d'entretien et plus durables".

La marque propose ainsi une gamme complète - chemises, pantalons, costumes ou pulls - aux coupes classiques et aux tons neutres dans des tissus conçus pour éviter les plis et ainsi le repassage.

Un progrès rendu possible grâce à des fibres techniques dont la structure et le tissage produisent un effet défroissant naturel.

En France, la marque Seagale explore elle aussi ce créneau depuis sa création en 2014.

Prix plus élevés 

Elle utilise des "synthétiques très performants", matières "extrêmement innovantes" et "très résistantes à l'abrasion, aux accrocs et aux bouloches" qui permettent aux vêtements de mieux tenir dans le temps, explique l'un de ses fondateurs, Bertrand Durand-Gasselin.

À cela s'ajoutent des traitements de finition qui repoussent les liquides et les taches potentielles et facilitent le lavage.

En utilisant certaines fibres naturelles, comme la laine mérinos, la marque veut aussi proposer des produits qui régulent la température corporelle et ne retiennent pas les odeurs.

Si le prix de ces vêtements est plutôt élevé, ces entreprises affirment que leurs produits sont plus durables et ne nécessitent pratiquement aucun entretien.

Car au-delà du confort, ces innovations s'inscrivent aussi dans une réflexion écologique. L'industrie de la mode figure parmi les plus polluantes, représentant près de 10% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, selon la Banque mondiale.

Or, rappelle Fede Sainz de Robles, une grande partie de l'empreinte environnementale d'un vêtement ne provient pas de sa fabrication, mais de son entretien.

"On estime qu'environ 60% de l'impact total est généré par l'utilisateur, lorsqu'il lave son linge, utilise des détergents ou repasse", souligne-t-il.

Réduire les cycles de lavage, limiter l'usage du fer à repasser ou miser sur des pièces plus durables permettrait ainsi de générer "un impact environnemental positif", insiste-t-il.

Une analyse partagée par Julieta Mercerat, experte en durabilité au salon Première Vision, spécialisé dans l'innovation textile, qui s'est tenu à Paris mi-septembre. "Il y a une tendance croissante à mieux connaître les matières, à apprendre à les entretenir pour prolonger la vie des vêtements."

Chez Seagale, la démarche se veut "à l'opposé de la fast-fashion jetable". "L'écologie, elle n'est pas uniquement dans la fabrication du vêtement, elle est aussi dans l'utilisation que vous en faites", insiste Bertrand Durand-Gasselin.

AFP/VNA/CVN

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