L'armée américaine sera déployée de manière à "maintenir notre présence en Asie du Nord-Est" et à "renforcer notre présence en Asie du Sud-Est et dans l'océan Indien" , a assuré M. Gates à Singapour lors d'une conférence sur la défense en Asie en présence de ses homologues régionaux.
"La position américaine sur la sécurité maritime reste claire : nous avons un intérêt national dans la liberté de navigation" pour des raisons économiques et commerciales, a souligné le secrétaire à la Défense.
Selon le responsable américain, il est urgent pour les pays de la région d'adopter "un mécanisme multilatéral" pour régler pacifiquement les conflits territoriaux.
Les États-Unis font en effet face à un important déficit budgétaire et les efforts pour le réduire ne devraient négliger aucun secteur, notamment l'armée.
Au contraire, a affirmé M. Gates, l'armée américaine va augmenter sa présence en Asie du Sud-Est, en partageant des installations avec l'Australie dans l'océan Indien et en déployant des patrouilleurs côtiers rapides à Singapour.
M. Gates a également mis en avant des investissements dans de nouveaux avions furtifs, des drones de surveillance ou des navires de guerre, en assurant que les États-Unis n'entendaient pas relâcher leurs efforts en Asie. Ces programmes d'armements permettent de "préserver la sécurité, la souveraineté et la liberté de nos alliés et partenaires dans la région" , a-t-il estimé.
Le secrétaire à la Défense a également évoqué la situation en Afghanistan en entrevoyant de possibles négociations avec les talibans d'ici un an.
Alors que la pression militaire s'accentue sur les talibans, "nous pouvons entrevoir de réelles opportunités dans le courant de l'année prochaine" pour de possibles négociations de paix, a-t-il jugé.
"La possibilité de négociations politiques et d'une réconciliation pourrait suffire à offrir un espoir de progrès" vers un règlement pacifique, a-t-il ajouté. Mais il souligné que si les talibans veulent prétendre jouer un rôle politique, ils doivent accepter au préalable qu'ils ne gagneront pas militairement face aux États-unis et à leurs alliés, couper tout lien avec Al-Qaïda et rendre toutes leurs armes.
"Je crois que l'avis communément accepté est que tous les conflits de ce type s'achèvent finalement par une forme d'accord politique. Mais la réalité, à mon avis, est que la perspective d'un accord politique ne devient réelle qu'au moment où les talibans, et les autres adversaires, les adversaires afghans, arrivent à la conclusion qu'ils ne peuvent vaincre militairement" , a-t-il déclaré.
Selon M. Gates, les talibans subissent des revers dans leurs bastions du sud afghan. "Si nous pouvons consolider ces succès, si nous pouvons étendre cette bulle de sécurité, alors cet hiver peut-être que la possibilité d'une forme de dialogue politique, ou de réconciliation, pourrait offrir un espoir de progrès," a-t-il dit.
AFP/VNA/CVN