Si la mort de ce Pakistanais, impliqué dans de nombreux attentats au Pakistan et soupçonné d'être le cerveau d'attentats et de tentative d'attentats en Inde et dans des pays occidentaux, est confirmée, il s'agirait du principal revers infligé à l'Al-Qaïda depuis qu'un commando américain a tué Oussama Ben Laden le 2 mai, dans le Nord du Pakistan.
Mohammad Ilyas Kashmiri, dont la tête était mise à prix par les États-Unis pour cinq millions de dollars, est ou était âgé de 47 ans et originaire du Cachemire.
Le 3 juin au soir, l'une des innombrables salves de missiles que tirent régulièrement les drones de la CIA dans les zones tribales du Nord-Ouest a tué au moins neuf membres de son groupe dans le district du Waziristan du Sud, bastion des talibans alliés à Al-Qaïda, selon de hauts responsables militaires pakistanais.
"Il y a de fortes présomptions selon lesquelles Kashmiri a été tué dans la frappe, mais il est impossible pour quiconque de le confirmer officiellement car nous ne pouvons pas accéder aux corps, et les villageois eux-mêmes assurent que ceux-ci sont méconnaissables" , a déclaré un très haut responsable militaire pakistanais, sous couvert d'anonymat.
Plusieurs sources militaires et de l'administration locale avaient indiqué auparavant que Kashmiri avait été "vu dans la zone" ces deniers jours.
"Nous tentons toujours de confirmer" sa mort mais cela peut prendre du temps, a ajouté le responsable militaire.
Plusieurs de ses pairs ont expliqué que, sauf si la famille ou le groupe de Kashmiri l'annonçait officiellement, ou bien en recoupant des informations glanées par les services de renseignements, il serait difficile de confirmer officiellement sa mort.
Les experts occidentaux de la lutte antiterroriste dans la région sont unanimes pour dire que Kashmiri, chef du groupe armé pakistanais interdit Harakat-ul-Jihad al-Islam (HuJI), est l'un des principaux commandants opérationnel d'Al-Qaïda, chargé notamment de la coordination des attaques au Pakistan et à l'étranger.
Le porte-parole des talibans a démenti samedi la mort de Kashmiri. "Il est vivant et en lieu sûr, seuls des camarades locaux ont été tués dans l'attaque de drone" , a déclaré Ehsan Ehsanullah dans un entretien téléphonique avec l'AFP.
Le 5 juin, au moins six personnes ont été tuées et 11 blessées par l'explosion d'une bombe dans une gare routière du Nord-Ouest du Pakistan, près de la ville de Peshawar, a annoncé la police. La bombe a été placée dans un véhicule près d'un marché de Matani (20 km au sud de Peshawar), a déclaré un officier supérieur de la police, Kalam Khan.
AFP/VNA/CVN