Avant son départ, M. Juppé a rencontré à Tel-Aviv le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, et la chef de l'opposition Tzipi Livni avec lesquels il a discuté de la proposition française. J'ai lu dans la presse que le gouvernement israélien étudiait notre proposition, donc il n'y a pas de blocage" , a-t-il dit.
La France a dévoilé le 2 juin un projet de conférence de paix israélo-palestinienne d'ici la fin juillet sur la base des paramètres énoncés par le président américain Barack Obama.
Ni Israël, ni les Palestiniens n'ont officiellement réagi à la proposition française. "Le gouvernement n'a pas voulu claquer la porte à la proposition française de conférence, et attend de voir venir, bien que l'idée qu'une telle conférence se basant sur les lignes de juin 1967 ne lui plaise certainement pas" , a indiqué une source gouvernementale israélienne. "Israël avait rejeté une proposition du même ordre du président (Jacques) Chirac, mais elle était beaucoup plus vague et les relations avec le président (Nicolas) Sarkozy et son ministre des Affaires étrangères sont bien meilleures" , a-t-elle ajouté.
M. Juppé, qui a estimé le 3 juin sur la radio privée française Europe 1 que la proposition de Paris avait "une chance" d'aboutir, doit en discuter le 6 juin aux États-Unis avec son homologue Hillary Clinton. "Personne ne m'a dit non pour le 6 juin, je pense qu'il y a une chance" pour que cette conférence ait lieu, a-t-il dit.
Dans un communiqué publié par son bureau après l'entretien avec M. Juppé, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a rappelé "les paramètres sécuritaires (d'Israël) et la nécessité de ne pas s'engager dans un processus de paix avec le (mouvement palestinien) Hamas tant que ce dernier ne reconnaîtra pas Israël et n'abandonnera pas la voie du terrorisme" .
Au cours de sa visite, M. Juppé a affiché la position spécifique de la France qui, a contrario des États-Unis ou d'Israël, a accueilli la réconciliation en cours entre le Fatah, parti du président palestinien Mahmoud Abbas, et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, comme une "bonne nouvelle dans la mesure où elle peut faciliter des évolutions dans le sens que nous souhaitons" .
Le ministre français a rencontré le 2 juin à Jérusalem les parents du sergent israélien Gilad Shalit, 24 ans, titulaire de la nationalité française, détenu depuis presque cinq ans par le Hamas dans la bande de Gaza.
Le 3 juin, avant de quitter Jérusalem, il s'est entretenu avec les parents d'un jeune Franco-Palestinien, Salah Hamouri, détenu en Israël depuis six ans et condamné pour tentative de meurtre d'un rabbin ultra-orthodoxe.
AFP/VNA/CVN