Résoudre la crise actuelle "est extrêmement important pour notre économie. Si l'Europe se contracte, si l'Europe est en difficulté, il sera bien plus difficile pour nous de créer des emplois ici", a déclaré le président Barack Obama après avoir reçu pendant deux heures à la Maison Blanche le président de l'UE, Herman Van Rompuy, et de celui de la Commission européenne José Manuel Barroso. "Je leur ai fait savoir que les États-Unis se tiennent prêts à faire leur part pour aider (l'UE) à résoudre ce problème", a dit M. Obama, sans donner plus de détails dans l'immédiat.
Pour sa part, l'ambassadeur des États-Unis auprès de l'UE, William Kennard, a souligné que "le président (Obama) l'a dit clairement dans le passé, et l'a encore dit aujourd'hui, qu'il voudrait voir les dirigeants européens prendre des mesures plus audacieuses, plus rapides et plus décisives".
Avant lui, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, avait affirmé que "notre position est, et a toujours été, qu'il est très important pour l'Europe d'agir avec force et détermination dès maintenant".
Les États-Unis "ont intérêt à la réussite" de l'Europe, a déclaré pour sa part M.Obama. Washington craint les conséquences de la crise sur l'économie américaine, d'autant plus que l'OCDE a prévenu le 28 novembre que la zone euro semblait être entrée en "légère récession", et revu nettement à la baisse ses prévisions de croissance pour l'UE mais aussi pour les États-Unis.
Le PIB américain progresserait ainsi de seulement 2% l'an prochain au lieu de 3,1%, une très mauvaise nouvelle pour M. Obama, candidat en novembre 2012 à sa succession et attaqué par ses adversaires républicains sur son bilan en matière de chômage et de croissance.
Reste que M. Obama semble en position délicate pour donner des leçons en matière de responsabilité budgétaire, au moment où la dette américaine vient de dépasser les 15.000 milliards de dollars, en progression inexorable vers les 100% du PIB.
Faute d'accord avec les républicains du Congrès, les mesures de réduction du déficit prônées par M. Obama sont jusqu'ici restées lettre morte, situation qui a conduit les agences de notation à placer Washington sous surveillance. Standard and Poor's a du reste déjà abaissé début août à "AA+", la deuxième meilleure possible, la note américaine.
Le sommet, dans son communiqué final, a pris acte de cette situation, les Européens disant attendre "des actes des États-Unis en direction d'une consolidation budgétaire à moyen terme". "Nous devons tous deux prendre des mesures fortes pour réagir aux inquiétudes sur la croissance à court terme, mais aussi les faiblesses budgétaires et financières pour renforcer l'économie mondiale", a déclaré pour sa part M.Van Rompuy.
La réunion du 28 novembre, à laquelle participaient aussi les chefs de la diplomatie européenne Catherine Ashton et américaine Hillary Clinton, a aussi accouché d'une déclaration commune ferme vis-à-vis de Damas, appelé à "mettre fin immédiatement à la violence, à autoriser l'entrée (sur son territoire) d'observateurs des droits de l'homme et de journalistes du monde entier, et à permettre une transition démocratique et pacifique".
États-Unis et UE ont également dans ce texte dit "partager une profonde inquiétude sur les activités liées aux possibles aspects militaires du programme nucléaire iranien", et insisté sur leur "détermination à faire en sorte que l'Iran se plie à ses obligations".
AFP/VNA/CVN