La Délégation palestinienne élevée au rang de "Mission diplomatique" à Vienne

L'Autriche a fait le 28 novembre un geste à l'égard des Palestiniens en élevant leur Délégation générale à Vienne "au rang de Mission diplomatique", avec à la tête de la nouvelle "Mission de Palestine" un diplomate ayant rang d'ambassadeur, a annoncé le chef de l'État autrichien, le président Heinz Fischer (social-démocrate).

"C'est un geste politique, un geste symbolique", qui témoigne de la manière dont "l'Autriche prend part au destin des Palestiniens", a-t-il souligné devant des journalistes après avoir reçu Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, qui s'est aussi entretenu avec le chef du gouvernement autrichien, le chancelier Werner Faymann (social-démocrate).

Dans la soirée, dans un discours au Bruno-Kreisky-Forum, du nom de l'ancien chancelier social-démocrate autrichien Bruno Kreisky (1911-1990), d'origine juive mais aussi un fervent défenseur de la cause du peuple palestinien, Mahmoud Abbas a sévèrement critiqué la décision d'Israël de geler le versement à l'Autorité palestinienne des impôts et droits de douane perçus par l'administration israélienne pour le compte de l'administration palestinienne : il s'agit "d'une vraie crise" qui peut amener "à une décision sur notre destin".

Israël a décidé ce gel en riposte à l'admission de la Palestine à l'UNESCO, les avoirs gelés représentant environ 74,9 millions d'euros (100 millions de dollars) par mois, selon une estimation de l'Organisation des Nations unies (ONU).

Plus tôt dans la journée, Mahmoud Abbas avait indiqué que le refus du mouvement Hamas de reconnaître l'État d'Israël pourrait être au menu des prochaines négociations entre le Hamas et son rival, le Fatah, la formation d'origine du dirigeant palestinien.

Abbas a toutefois précisé que ce sujet n'avait pas été évoqué pendant les récentes négociations de réconciliation avec Khaled Mechaal, dirigeant du Hamas, la semaine dernière au Caire. Ces négociations ont pour but de renforcer un accord d'unité signé il y a six mois.

Le président de l'Autorité palestinienne a précisé que le Hamas, qui contrôle la Bande de Gaza alors que le Fatah dirige la Cisjordanie, était prêt à accepter un État palestinien dans les frontières de 1967 et que la résistance serait "pacifique".

Il a également souligné que n'importe quel gouvernement d'unité nationale formé par le Hamas et le Fatah pour préparer les élections présidentielles et législatives, dont il a annoncé à Vienne que la date exacte avait été fixée au 4 mai 2012, serait "indépendant" et qu'il ne serait dominé par aucune des deux parties.

AFP/VNA/CVN

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