La liste comprend six provinces qui vont être en intégralité rendues aux forces afghanes - dont celle de Kaboul où le processus est déjà largement entamé -, sept capitales provinciales, ainsi que plus de quarante districts
répartis à travers le pays. "Avec la décision présidentielle d'aujourd'hui, plus de la moitié de la population du pays est désormais concernée par le processus de transition", après une première phase lancée mi-juillet dans trois provinces et quatre grandes villes du pays, indique la présidence afghane.
La responsabilité de la sécurité va être transférée à une date encore indéterminée dans l'ensemble des six provinces de Balkh (Nord), Daïkundi (Centre), Takhar (Nord), Samangan (Nord), Nimrouz (Sud-Ouest) et Kaboul, indique le communiqué.
Il en sera de même dans les villes de Jalabad (Est, capitale de la province de Nangarhar), Faïzabad (Nord-Est, Badakhshan), Ghazni (Sud-Est, Ghazni), Chaghcharan (Centre, Ghor), Sheberghan (Jawzjan, Nord), Maïdan Shar (Sud de Kaboul, Wardak) et Qalay-i-Naw (Nord-Ouest, Badghis).
Sont également concernées la quasi-totalité des provinces d'Hérat (Ouest), de Parwan (nord de Kaboul) et de Sar-i-Pul (Nord), dont seuls quelques districts sont pour l'heure exclus du processus, selon la liste communiquée par la présidence.
Concrètement, un seul district de la province de Kaboul, celui de Surobi, où la sécurité est actuellement sous la responsabilité de l'armée française, restait à transférer, celle de la capitale elle-même étant assurée par les forces afghanes depuis 2008 et le reste de la province, sauf Surobi, ayant été intégrée à la première phase du processus.
La capitale provinciale de Balkh, Mazar-i-Sharif, faisait elle aussi partie des zones de la première tranche. Cette deuxième phase du processus de "transition" est plus importante que la première étape, qui ne concernait que sept zones considérées comme sûres ou proches d'importantes bases de l'OTAN.
Cette fois-ci, la liste comprend notamment les districts de Nawa, de Nad Ali et de Marjah, dans la province méridionale du Helmand, la plus meurtrière pour la coalition depuis le début du conflit. Ces districts furent longtemps des places fortes des talibans mais l'OTAN affirme en avoir repris le contrôle après deux offensives majeures en 2009 et 2010.
À l'exception de la région autour de Jalalabad, la liste ne comprend toutefois aucune zone de l'Est afghan, où la situation s'est considérablement détériorée ces derniers mois, ni aucun district de la province méridionale de Kandahar, fief historique des talibans.
Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, s'est félicité le 27 novembre de ce "nouveau pas important vers notre objectif partagé d'un Afghanistan gouverné et protégé par les Afghans pour les Afghans", ajoutant que la "transition est résolument sur les rails".
Après dix années de guerre contre l'insurrection des talibans, l'OTAN - États-Unis en tête, dont les soldats composent plus des deux tiers de la force internationale en Afghanistan -, a commencé cette année le retrait progressif de la totalité de ses troupes de combat, prévu pour s'achever fin 2014.
Parallèlement, dans le cadre d'un processus dit "d'afghanisation", l'OTAN entend transférer progressivement d'ici à cette date la responsabilité de la sécurité de la totalité du territoire afghan aux forces afghanes - police et armée - qui sont en phase de recrutement et de formation intensifs.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a pour sa part salué la poursuite du processus de transition en Afghanistan.
"Cela montre que le processus de transition se poursuit", s'est réjoui M. Westerwelle qui recevra le 5 décembre les ministres de plus de 100 pays à Bonn, l'ancienne capitale de la République fédérale d'Allemagne, pour discuter de l'avenir de l'Afghanistan après le retrait des troupes de l'OTAN en 2014.
AFP/VNA/CVN