"Le plus important maintenant, c'est de cesser d'agir avec des ultimatums et d'œuvrer pour ramener la situation sur le terrain politique", a déclaré M. Lavrov, cité par l'agence Interfax, insistant sur une résolution pacifique du conflit en citant l'exemple du Yémen.
"Tous les États, y compris ceux qui exigent maintenant de prendre des mesures contre la Syrie, ont eu une attitude très différente à l'égard du Yémen, où les négociations sur un plan de règlement pacifique proposé par le Conseil de coopération des États du Golfe persique ont duré des mois", a-t-il ajouté.
"Au final, après avoir fait preuve de patience et de persévérance, en exerçant une pression identique sur tous les partenaires du processus, la communauté internationale a obtenu que ce plan soit signé", a souligné M. Lavrov.
"Une telle approche est nécessaire pour le problème syrien, car les ultimatums auxquels ont recours quelques États, en particulier la Ligue arabe, ne résolvent pas ce problème", a poursuivi le chef de la diplomatie russe.
La Ligue arabe a adopté dimanche des sanctions sévères contre la Syrie, les premières de cette ampleur à l'encontre de l'un de ses membres. Elles prévoient en particulier un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et le blocage de ses comptes bancaires dans les pays arabes.
M. Lavrov a également indiqué qu'il était peu probable que Moscou soutienne l'imposition d'un embargo sur les livraisons d'armes à la Syrie, après l'expérience des bombardements de l'OTAN en Libye. "Je qualifierais de malhonnêtes les propositions que nous entendons parfois sur l'imposition d'un embargo total sur les livraisons d'armes à la Syrie", a déclaré M. Lavrov, qui s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec son homologue islandaise Ossur Skarphedinsson.
La Russie s'oppose à toute sanction ou pression à l'égard du régime de Damas. Les ambassadeurs américain et allemand à l'ONU ont assuré le 28 novembre qu'il était temps de reprendre les discussions au Conseil de sécurité sur un projet de résolution condamnant la répression des manifestants en Syrie, après l'appel d'ONG dans le même sens.
AFP/VNA/CVN