La Belgique espère un répit après l'accord sur le budget

La Belgique attendait avec anxiété le 27 novembre l'ouverture des marchés en espérant que l'accord conclu sur le budget fédéral qui sonne la fin de la plus longue crise politique du royaume, allait permettre une baisse des taux auxquels elle finance sa dette.

Sur les marchés, les taux belges à dix ans se sont envolés ces derniers jours. Ils s'approchaient des 6% vendredi. Le "spread" ou écart de taux par rapport au "bund" allemand ne cesse lui aussi de s'étirer dangereusement.

"Le budget 2012 permet de réduire le déficit budgétaire de notre pays à 2,8% du PIB. Et les budgets 2013 et 2014 nous permettent d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2015", s'est félicité le chef des négociateurs et Premier ministre pressenti, le socialiste francophone Elio Di Rupo.

"Nous avons pris des mesures pour économiser 11,3 milliards (d'euros) dès 2012. C'est un des exercices d'assainissement budgétaire les plus importants de notre histoire d'après guerre", a-t-il ajouté.

La Commission européenne qui avait mis la pression sur la Belgique en laissant planer la menace d'une sanction financière de quelque 700 millions d'euros si rien n'est annoncé pour réduire le déficit public d'ici mi-décembre, a salué l'accord budgétaire annoncé par M. Di Rupo.

Il faut maintenant que ce projet de budget soit approuvé "très vite" par le parlement belge, a dit le commissaire chargé des Affaires économiques, Olli Rehn.

M. Di Rupo a également insisté pour un vote rapide du budget et a demandé au Premier ministre en affaires courantes, Yves Leterme "de rédiger au plus vite les textes de loi qui traduisent notre accord".

"On espère pouvoir former (un gouvernement) dans le courant de la semaine prochaine", a dit par ailleurs M. Di Rupo qui devrait gouverner avec une coalition rassemblant socialistes, démocrates-chrétiens et libéraux francophones et flamands.

Mais l'encre de l'accord budgétaire à peine séchée des critiques ont fusé et démontré que la Belgique, sans gouvernement de plein exercice depuis avril 2010, n'est pas forcément tirée d'affaire.

"L'agitation sociale est inévitable" face aux mesures de rigueur prévues, ont annoncé le 27 novembre les représentants des principaux syndicats du royaume. Les syndicats ont appelé les salariés belges à descendre dans la rue le 2 décembre. "Tout le monde devra faire des efforts", a reconnu M. Di Rupo mais, a-t-il ajouté, les mesures de rigueur sont "justes et sérieuses".

Du côté politique, les nationalistes flamands de la N-VA, première formation politique de Flandre (Nord), qui ne seront pas associés au prochain gouvernement, ont catégoriquement rejeté le compromis trouvé par les six partis politiques (dont trois flamands) qui ont négocié l'accord budgétaire.

"Ce sera un gouvernement de minorité du côté flamand qui imposera des économies qu'une majorité de Flamands devra payer", a dit le 27 novembre le leader de la N-VA, Bart De Wever.

Ces propos ont fait l'effet d'une douche froide en Belgique alors que le fossé ne cesse de s'élargir entre le Nord néerlandophone et le Sud francophone ainsi qu'entre l'État fédéral et les régions qui réclament davantage d'autonomie.

Le futur gouvernement, entre la surveillance des marchés financiers et celle des nationalistes flamands, aura fort à faire pour éviter que ces divisions, dangereuses pour son unité, ne réapparaissent, estimaient le 27 novembre plusieurs commentateurs.

AFP/VNA/CVN

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