Le nouveau gouvernement français est davantage ancré à droite

Le cap est fixé à l'élection présidentielle de 2012 pour le nouveau gouvernement français de Nicolas Sarkozy, qui prenait ses fonctions le 15 novembre, marqué par une coloration droitière et organisé autour du Premier ministre François Fillon.

Si la majorité se réjouit d'avoir une équipe de combat, resserrée dans la perspective de la présidentielle, l'opposition de gauche fustige la "continuité" d'une politique jugée injuste socialement et marquée par un virage à droite.

Nicolas Sarkozy s'exprimera dès ce soir en direct sur plusieurs chaînes de télévisions, à la veille du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement Fillon. "Fillon garde Sarkozy" titrait le 15 novembre le quotidien de gauche Libération, résumant la victoire du Premier ministre, à la tête du gouvernement depuis le début du mandat de Nicolas Sarkozy en mai 2007, tandis que Le Figaro (droite) soulignait "le choix de la continuité".

Les Français "vont retenir que rien ne change", estimait le politologue Roland Cayrol, dans le journal Le Parisien.

De fait, annoncé il y a cinq mois par un chef de l'État au plus bas dans les sondages et censé donner un nouveau souffle à son action, ce remaniement s'est finalement résumé en grande partie à un jeu de chaises musicales.

Le Premier ministre, populaire et austère, à l'opposé du style exubérant du président, a quasiment imposé sa reconduction, au risque de mécontenter la composante centriste de la majorité dont la place au gouvernement s'est réduite à peau de chagrin.

Exit les représentants des minorités ou de l'ouverture politique qui avaient marqué les débuts du mandat, avec des ministres issus de l'immigration ou de la gauche : autour de François Fillon, se retrouvent des piliers de la droite comme Michèle Alliot-Marie qui décroche les Affaires étrangères, ou Alain Juppé, ex-Premier ministre qui revient aux affaires à la Défense.

Le départ de l'ex-ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, un temps pressenti pour diriger le gouvernement, marque une rupture avec les centristes, qui espéraient un "rassemblement" et ont vu "apparaître une équipe de campagne (du parti présidentiel) UMP", selon l'expression de l'ex-ministre de la Défense, Hervé Morin.

"C'est un gouvernement de fermeture, qui ne tient pas compte de ce qu'ont dit les Français et dont on n'attend rien", a déploré le 15 novembre la socialiste Ségolène Royal au micro de la radio Europe 1. "Il fallait changer les hommes et la politique. Or, François Fillon est reconduit sur la même ligne. Il n'a rien fait de particulier. Il profite simplement de l'usure de Nicolas Sarkozy", a estimé l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle, appelant la gauche à "tendre la main aux centristes".

À défaut d'un nouveau souffle, le président Sarkozy pourra compter sur son Premier ministre pour mener ses dernières réformes annoncées (fiscalité et vieillesse) et se concentrer sur la présidence du G20, puis du G8, et la préparation de la campagne. "C'est un gouvernement équilibré, qui est rassemblé, qui représente bien la majorité et qui est au service de l'action du président de la République pour créer les conditions de sa victoire en 2012", a assuré François Baroin, ministre du Budget et nouveau porte-parole du gouvernement.

Pour le politologue Roland Cayrol, se dessine une nouvelle répartition des tâches : "Le président va se muer progressivement en candidat à l'élection présidentielle, pendant que le gouvernement se chargera de continuer la politique des réformes".

Liste du nouveau gouvernement
- François Fillon, Premier ministre
- Alain Juppé, ministre d'État, ministre de la Défense et des Anciens combattants.
- Michèle Alliot-Marie, ministre d'État, ministre des Affaires étrangères et européennes
- Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
- Michel Mercier, garde des sceaux, ministre de la Justice et des Libertés
- Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration
- Christine Lagarde, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie
- Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé
- Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative
- François Baroin, ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l'État, porte-parole du gouvernement
- Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
- Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du territoire
- Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication
- Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale
- Maurice Leroy, ministre de la Ville
- Chantal Jouanno, ministre des Sports

AFP/VNA/CVN

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