Pékin prend des mesures pour contrôler l'inflation

Le Premier ministre Wen Jiabao a annoncé que son gouvernement préparait une série de mesures pour contenir la hausse des prix, selon un communiqué qui ne précise pas quels leviers il allait utiliser pour arriver à ses fins.

Les marchés financiers en Chine et à l'étranger craignent un resserrement monétaire se traduisant par une hausse des taux d'intérêt qui ralentirait le rythme de croissance de l'économie chinoise.

"Une grande attention doit être accordée à l'offre, à la demande et aux prix parce qu'ils touchent aux intérêts fondamentaux du public", selon M. Wen, cité par le communiqué publié le 16 novembre soir sur le site du gouvernement. "Le Conseil des affaires d'État (gouvernement) élabore des mesures pour freiner la hausse excessive des prix", a poursuivi le Premier ministre.

Le communiqué précise que M. Wen a tenu ces propos à Canton jeudi dernier, alors que le Bureau national des statistiques venait d'annoncer une hausse des prix à la consommation de 4,4% sur un an pour le mois d'octobre, soit la plus forte hausse depuis septembre 2008. Le gouvernement a reconnu qu'il aurait du mal à tenir son objectif de limiter la hausse des prix à 3% pour l'ensemble de l'année 2010. M. Wen a appelé "les responsables locaux à essayer d'assurer un approvisionnement fluide des marchés" et "à renforcer la supervision et le maintien de l'ordre sur les marchés", selon le communiqué.

Selon des chiffres du ministère du Commerce, les prix de 18 sortes de légumes dans 36 villes du pays avaient augmenté de 62,4% début novembre, par rapport à la même période de l'an dernier.

Le mois dernier, Pékin a relevé pour la première fois en près de trois ans les taux d'intérêt en Chine, pour lutter contre la hausse des prix dans l'immobilier, notamment.

Mais cette mesure risque de rendre encore plus difficile la lutte contre un afflux de capitaux spéculatifs en Chine, qui y trouvent des rendements plus intéressants que dans les pays développés, où les taux d'intérêt sont très bas et où l'économie peine à redémarrer après la crise financière.

Le ministre des Finances américain Timothy Geithner a affirmé le 16 novembre que la Chine risquait d'être confrontée à une accélération de l'inflation si elle ne laissait pas le yuan s'apprécier comme le demandent les Américains.

Si le gouvernement chinois ne laisse pas sa monnaie s'apprécier, "le fait que la Chine connaît une croissance très, très rapide... va se terminer en inflation ou aboutir à des bulles sur les prix des actifs", selon M. Geithner. L'économie chinoise est déjà confrontée à une abondance de liquidités alors que le volume des nouveaux prêts à presque doublé l'an dernier pour atteindre 9.600 milliards de yuans, et que le gouvernement aura du mal à tenir son objectif pour cette année de les limiter à 7.500 milliards de yuans.

Sur les dix premiers mois de l'année, le volume des prêts accordés à atteint 6.890 milliards de yuans, soit 92% de l'objectif pour l'ensemble de 2010. Selon l'hebdomadaire Xin Shiji (Nouveau siècle) citant des sources anonymes, le gouvernement va probablement revoir à la baisse son objectif de volume de prêts pour 2011, dans une fourchette de 6.000 à 7.000 milliards de yuans.

AFP/VNA/CVN

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