Le secrétaire général de l'OTAN soutient un compromis sur le bouclier antimissile et le nucléaire

Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué le 15 novembre avoir soumis un compromis aux alliés sur les rôles respectifs de l'arme atomique et du bouclier antimissile, pour assurer le succès du sommet de l'alliance, prévu cette semaine à Lisbonne.

"Nous avons eu une discussion sur ce sujet", a commenté M. Rasmussen, en faisant le point pour la presse sur les préparatifs du sommet qui doit s'ouvrir ce vendredi pour deux jours.

Le différend oppose notamment la France, qui soutient le rôle clé de la dissuasion nucléaire, et l'Allemagne, qui entend y substituer progressivement la défense antimissile et inscrire le désarmement atomique au programme de l'OTAN.

"Personnellement, je pense que la défense antimissile pourrait être un complément à la dissuasion", a dit

M. Rasmussen, plus proche des thèses de Paris que de Berlin sur cet aspect crucial. "Et, a-t-il poursuivi, en ce qui concerne la politique de la dissuasion, j'ai proposé un texte où il y a un équilibre, je pense, entre deux points importants".

Si elle est entérinée, cette motion de compromis doit faire partie du nouveau "concept stratégique", texte de référence que l'OTAN veut adopter pour la décennie à venir, lors de ce sommet.

Dans la précédente mouture, de 1999, l'OTAN faisait reposer la dissuasion sur un mélange "adéquat" d'armes atomiques et classiques.

"Premièrement, nous sommes déterminés à créer les conditions d'un monde sans arme nucléaire", a expliqué M. Rasmussen au sujet du compromis qu'il défend.

"En fait, la plupart des pays ont signé cet objectif avec le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), il y a 40 ans, en 1970", a-t-il souligné, jetant là, cette fois, une pierre dans le jardin de la France, qui a ratifié ce traité.

Paris est sceptique quant à l'objectif d'un monde dénucléarisé, bien que le président américain Barack Obama ait relancé cette perspective en avril 2009 à Prague, en évoquant l'"option zéro", c'est-à-dire l'élimination à terme de toutes les armes nucléaires.

"Le second point, a ajouté M. Rasmussen, c'est qu'aussi longtemps qu'il y aura des armes nucléaires, l'OTAN en détiendra, et la dissuasion nucléaire restera un élément central de notre stratégie". "Je pense, a-t-il conclu, que ces deux points représentent un équilibre acceptable pour les alliés".

AFP/VNA/CVN

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