Le gouvernement Berlusconi s'effrite : 4 ministres dissidents démissionnent

Quatre membres du gouvernement de Silvio Berlusconi, proches de son ex-allié et désormais adversaire Gianfranco Fini, ont démissionné le 15 novembre, un geste qui ne suffit pas toutefois à entraîner la chute du gouvernement, liée à un vote de confiance au parlement.

La sortie annoncée des ministres "finiens" représente une nouvelle escalade dans la crise politique, mais la véritable épreuve de force aura lieu au parlement d'ici à la fin de l'année. L'opposition de centre gauche a déposé une motion de censure à la Chambre des députés, tandis que M. Berlusconi a annoncé qu'il poserait la question de confiance au Sénat puis à la Chambre.

Si le gouvernement devait être mis en minorité, "la parole devrait revenir aux électeurs" dans un scrutin anticipé, a indiqué le ministre de la Défense, Ignazio La Russa, après une rencontre le 15 novembre soir entre M. Berlusconi, son état-major et ses alliés de la Ligue du Nord.

Selon des sources autorisées, l'idée d'un nouveau gouvernement dirigé par M. Berlusconi et élargi aux centristes a été écartée par le "Cavaliere" au cours d'un sommet de la majorité organisé dans sa villa à Arcore, près de Milan (Nord).

Les démissionnaires de le 15 novembre, tous membres de Futur et liberté pour l'Italie (FLI), le nouveau parti que M. Fini est en train de créer, sont le ministre aux Politiques européennes Andrea Ronchi, le vice-ministre au Développement économique, Adolfo Urso, et les sous-secrétaires d'État, Antonio Buonfiglio, et Roberto Menia.

Giuseppe Maria Reina, secrétaire d'État aux Infrastructures et Transports, affilié au petit parti sicilien MPA allié de M. Fini, a également démissionné. "Aujourd'hui, la crise du gouvernement s'est matérialisée", a commenté Lorenzo Cesa, un dirigeant du Parti centriste UDC (opposition).

Cette crise, source d'incertitude, inquiète le patronat italien : "Nous avons besoin que le pays soit gouverné", a affirmé la patronne des patrons, Emma Marcegaglia.

M. Berlusconi a demandé que le budget 2011 soit approuvé "définitivement" avant tout vote de censure ou de confiance, ce qui devrait prendre plusieurs semaines. D'ailleurs, le FLI s'est engagé le 15 novembre, "dans l'intérêt du pays, à soutenir" le budget présenté par le gouvernement Berlusconi, démontrant ainsi "un sens profond de ses responsabilités".

Le "Cavaliere" et la Ligue du Nord disposent au Sénat d'une majorité théoriquement solide mais à la Chambre l'issue d'un vote de confiance dépendrait des "finiens" qui pourraient mettre le gouvernement en minorité.

Ces derniers avaient pourtant voté la confiance au gouvernement de M. Berlusconi le 29 septembre. Néanmoins les relations tendues entre MM. Fini, président de la Chambre, et Berlusconi se sont encore dégradées, notamment après l'affaire "Ruby", dernier scandale en date mettant en cause le "Cavaliere".

Le 15 novembre, M. Fini, dans une allusion transparente au "Rubygate", a reproché à la classe politique "d'avoir perdu le sens de la dignité, des responsabilités et du devoir que devraient avoir ceux qui occupent des fonctions publiques".

AFP/VNA/CVN

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