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Rassemblement des salariés du nettoyage du Holiday Inn de Clichy devant l'hôtel au 50e jour de grève, le 7 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"À métier identique, les hommes et les femmes aux carrières précaires déclarent être davantage exposés aux risques psychosociaux que ceux aux carrières stables", à cause notamment de "tensions" avec leur entourage professionnel, indique le service statistique du ministère du Travail.
Avec "des périodes de chômage et d'inactivité de longue durée", des parcours "descendants" et "des changements d'emploi assez fréquents", ces carrières précaires concernent davantage les femmes (68% des salariés précaires) que les hommes (32%) et "plus souvent des personnes peu diplômées et ayant une santé altérée".
À l'inverse, 35,4% des salariés connaissent des parcours stables, changeant peu ou pas d'emploi, sans aléas de carrière. On y compte 55% d'hommes et 45% de femmes. Ils sont parmi les plus diplômés : 40% ont au moins un niveau bac "2, contre seulement 26% des salariés précaires et 35% de l'ensemble de la population.
Enfin, 38% des salariés mènent des carrières "dynamiques" : ils "changent souvent d'emploi pour progresser professionnellement", sont "plus jeunes que la moyenne" des salariés et 36% ont au moins le niveau bac "2. Les hommes y sont plus nombreux que les femmes (58% contre 42%).
Les salariés aux carrières précaires souffrent davantage que les autres d'"un manque de reconnaissance" au travail, qu'il s'agisse de "gratifications symboliques" (marques de respect et d'estime) ou de leur rémunération. Ils sont également plus souvent "victimes de déclassement professionnel" en exerçant une profession ne correspondant pas bien "à leur formation".
Les hommes aux carrières précaires regrettent "un manque d'autonomie" et subissent "une plus forte pénibilité physique" que les autres salariés ("mouvements douloureux ou fatigants", contact avec des produits dangereux, port de charges lourdes, postures pénibles...).
Les femmes aux carrières précaires déplorent "une insécurité socio-économique" et ont plus souvent que les autres salariées le "sentiment d'être exploitées". Elles se plaignent aussi davantage "d'avoir reçu des propositions à caractère sexuel, d'avoir été victimes d'une agression verbale de la part de l'entourage professionnel, de s'être entendu dire des choses obscènes ou dégradantes ou encore d'avoir subi un sabotage au travail".
Les femmes aux carrières dynamiques "connaissent également des rapports sociaux au travail plus problématiques que les femmes aux parcours stables" : leurs relations avec leurs collègues sont plus souvent tendues et elles souffrent davantage de moqueries ou de comportements visant "à les ridiculiser".