En 2018, cap sur Mars et Mercure pour le CNES et ses partenaires

L'année 2018 sera marquée par trois lancements majeurs pour l'Agence spatiale française : une mission américano-française s'élancera vers Mars, une autre, européano-japonaise, entamera un très long voyage vers Mercure, et la troisième, franco-chinoise, observera les vagues à la surface des mers terrestres.

>>Le robot Philae devrait se réveiller en mars (CNES)

Une image reconstruite, fournie le 18 septembre 2008 par l'"US Geological Survey", représentant la planète Mars.

Chargée d'aller "écouter battre le cœur de Mars", la mission InSight de la NASA ouvrira le bal le 5 mai, a indiqué mardi 16 janvier Jean-Yves Le Gall, le président du CNES (Centre national d'études spatiales), en présentant ses vœux à la presse.

La France fournit l'instrument principal de la mission, un sismomètre baptisé SEIS (Seismic Experiment for Interior Structures). Il permettra de mesurer l'activité tectonique de Mars pour en déduire des informations sur sa structure.

À la "fin de l'année", la mission BepiColombo sera lancée depuis la Guyane française. Direction Mercure, "caillou calciné" du fait de sa proximité avec le Soleil, selon l'expression de Jean-Yves Le Gall. C'est la première fois que l'Europe entreprend le voyage vers Mercure, planète encore peu explorée et mystérieuse.

Douze laboratoires français travaillent à cette aventure scientifique.

La mission, formée d'une sonde européenne et d'une sonde japonaise, mettra sept ans pour arriver et se mettre en orbite autour de Mercure.

Le CNES, qui n'oublie pas l'observation de la Terre, s'est associé avec la Chine pour développer leur premier satellite commun. Il permettra de mieux prévoir les fortes tempêtes et les cyclones.

CFOSat (China - France Oceanography SATellite) sera lancé le 25 septembre depuis la Chine. Il embarquera un radar français chargé de mesurer la direction et la longueur d'onde des vagues, et un radar chinois qui analysera la force des vents et leur direction.

Trente-neuf euros par habitant

En revanche, la destination Lune, qui suscite un vif regain d'intérêt aux États-Unis, n'enthousiasme pas Jean-Yves Le Gall.

"La Lune est plus facile", reconnaît-il. Elle est seulement à "trois jours" de la Terre. "Le problème, c'est qu'on y est déjà allé; on a rapporté des centaines de kilos de roches lunaires. En termes scientifiques, il n'y a pas un très fort intérêt" à y retourner, selon lui.

"La communauté scientifique est plus intéressée par Mars que par la Lune", car elle veut savoir si la planète rouge "a été habitée".

"Mais c'est plus facile d'aller faire un +Moon village+ qu'un +Mars village+, c'est évident", ajoute-t-il.

Le "Moon village" est un concept lancé en 2015 par l'Allemand Jan Wörner, le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA). Dans son idée, ce village lunaire international regrouperait différents acteurs publics et privés.

Par ailleurs, le CNES a confirmé une hausse de près de 5% de son budget en 2018, à 2,438 milliards d'euros. Cela montre que le secteur spatial est une "forte priorité" pour le gouvernement.

La France consacre à l'espace l'équivalent de "38 ou 39 euros" par habitant chaque année. Soit l'effort par habitant le plus important après les États-Unis.

Elle est le plus important contributeur de l'ESA (965 millions d'euros en 2018).

AFP/VNA/CVN

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