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La France recense plus de 67 millions d'habitants au 1er janvier 2018. |
Au début de l'année, l'Insee dénombrait 65 millions d'habitants en métropole et 2,2 millions dans les cinq départements d'outre-mer, selon bilan démographique annuel présenté mardi 16 janvier.
Cette progression de 0,3%, moins dynamique que les années précédentes (+0,5% entre 2008 et 2013 et +0,4% entre 2014 et 2016), est majoritairement portée par le solde naturel, soit la différence entre le nombre de naissances et de décès.
Toutefois, à +164.000 personnes, ce nombre est "historiquement bas", a précisé Marie Reynaud, cheffe des études démographiques et sociales à l'Insee, lors d'une conférence de presse.
Le solde migratoire (différence entre les personnes entrées et sorties du territoire) est estimé à +69.000.
Le solde naturel tend à baisser légèrement depuis 2006. Mais en raison d'une hausse des décès et d'un recul des naissances, il a plus fortement diminué en 2017 pour atteindre "son plus faible niveau depuis l'après-guerre" (hors Mayotte).
En 2017, 767.000 bébés sont nés en France (-17.000, soit -2,1%), en baisse pour la troisième année consécutive (-15.000 en 2016 et -20.000 en 2015).
"D'un côté, on a une baisse du nombre de femmes en âge d'avoir des enfants, (issues) des générations nées après le baby-boom (1946-1973), et de l'autre, une baisse de la fécondité, avec 1,88 enfant par femme", a expliqué Mme Reynaud.
Premier bébé à 30,6 ans
Après huit années de stabilité, autour de deux enfants par femme, l'indice conjoncturel de fécondité connaît en effet sa troisième baisse consécutive (1,92 en 2016, 1,95 en 2015).
Graphique sur la démographie française en 2017, évolution du nombre de naissances et de l'espérance de vie. |
Cette diminution s'explique principalement par une baisse de la fécondité des femmes de 25 à 34 ans, les plus fécondes, qui n'est plus compensée par la fécondité des femmes de plus de 35 ans, restée stable.
L'âge moyen à la maternité continue d'ailleurs de croître, à 30,6 ans contre 29,8 dix ans plus tôt.
Tendance générale à faire moins d'enfants ou conséquence de la crise économique ? "Il faudra attendre encore un peu pour savoir si la reprise économique aura un effet sur ces chiffres", selon Mme Reynaud, qui précise que des fluctuations similaires avaient été connues autour de 1993 (année de crise économique).
Pour l'Unaf (Union nationale des associations familiales), la baisse de la fécondité est une "des conséquences des réductions faites sur la politique familiale" ces dernières années. Cette baisse impactera "d'autres politiques publiques, comme l'équilibre des retraites, qui repose sur une fécondité de 1,95 enfant par femme", selon sa présidente Marie-Andrée Blanc.
La France reste néanmoins le pays d'Europe le plus fécond, devant l'Irlande, si l'on se réfère aux chiffres de 2015 (derniers disponibles au niveau européen).
En parallèle, le nombre de décès a augmenté : 603.000 en 2017, soit 9.000 de plus qu'en 2016 (+1,5%), principalement à cause du vieillissement des générations du baby-boom et d'un épisode de grippe hivernale, débuté fin 2016, qui a conduit à une mortalité supérieure de 14.000 personnes en janvier 2017 par rapport à janvier 2016.
Le vieillissement de la population se poursuit par ailleurs, les plus de 65 ans représentant désormais 19,6% de la population contre 19,2% début 2017.
"L'année prochaine, les générations vont encore monter dans la pyramide des âges et davantage de baby-boomers entreront dans la classe d'âge de +65 ans, ce qui induit que le vieillissement de la population va se poursuivre", poursuit Marie Reynaud.
Les hommes meurent d'ailleurs plus vieux : après un recul en 2015, l'espérance de vie à la naissance progresse depuis deux ans pour eux (79,5 ans), tandis qu'elle est restée stable pour les femmes (85,3 ans).
Conséquence, l'écart entre hommes et femmes se réduit : 5,8 ans en 2017 contre 7,8 ans en 1997. Il reste cependant important par rapport à celui d'autres pays de l'Union européenne (moins de 4 ans aux Pays-Bas, Suède ou Royaume-Uni par exemple).