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Uber annonce son intention de plafonner au Royaume-Uni le nombre d'heures pendant lequel ses chauffeurs peuvent se connecter à son application. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon la nouvelle règle, qui doit entrer en application la semaine prochaine, les chauffeurs devront respecter une pause de six heures après avoir cumulé dix heures de conduite, que ce soit pour aller chercher ou déposer un client.
Ils ne pourront pas se connecter à l'application mobile pendant cette période de repos. Uber entend ainsi "améliorer la sécurité de ses chauffeurs et de ses clients". Cette nouvelle politique s'ajoute à celle, existante, consistant à envoyer des messages invitant au repos les chauffeurs restés connectés trop longtemps.
"Bien que nos chauffeurs passent en moyenne 30 heures par semaine connectés à notre application, nous voulons remplir notre rôle et nous assurer qu'ils ne conduisent pas en étant fatigués", a déclaré Andrew Byrne, directeur des pratiques de la compagnie dans un communiqué.
Selon Uber, cette décision est "une première" dans l'industrie des véhicules avec chauffeurs.
La député travailliste Rachel Reevs, présidente de la Commission parlementaire sur les affaires et la stratégie industrielle, a salué cette annonce. "Nous avons reçu des preuves que des chauffeurs Uber restaient connectés plus de 60 heures par semaine. La mise en place de ce plafond est donc bienvenue. Nous souhaitons observer comment cela fonctionnera en pratique, et si d'autres entreprises imiteront cette démarche".
Mais pour James Farrar, représentant du Syndicat des travailleurs indépendants (IWGB), et ancien chauffeur impliqué dans une procédure judiciaire contre la firme, cette mesure ne répond pas au problème principal.
"La raison pour laquelle les chauffeurs sont fatigués, c'est qu'ils ne gagnent pas assez, ils sont obligés de travailler au moins 34 heures par semaine seulement pour rembourser leurs frais", a-t-il affirmé.
"La solution est simple, Uber doit se conformer aux décisions rendues par deux tribunaux distincts : payer ses chauffeurs au moins au niveau du salaire minimum et leur accorder des congés payés", a-t-il ajouté. Uber a fait appel de ces deux décisions de justice, rendues en octobre 2016 et novembre 2017.
L'entreprise a également fait appel de la suspension de sa licence à Londres, où elle peut continuer à opérer en attendant l'audience prévue au printemps.
La compagnie affirme compter près de 50.000 chauffeurs au Royaume-Uni, dont 40.000 dans la capitale.